: Vidéo "Charlie Hebdo" : ces jeunes qui soutiennent la théorie du complot
Dans cet extrait de l'émission "Envoyé spécial", diffusé le jeudi 29 janvier, un groupe de lycéens explique aux journalistes pourquoi ils croient à la théorie du complot depuis les attentats qui ont frappé la France début janvier.
En France, il y aurait officiellement 200 cas d'incidents recensés dans les écoles après les attaques terroristes qui ont frappé le pays. Sur le terrain, les élèves sont nombreux à ne pas se sentir "Charlie". C'est le cas dans un club de football amateur de Lyon, où un groupe de jeunes en classe de première a accepté de répondre aux questions des journalistes d'Envoyé spécial.
Une fracture numérique révélatrice d'une fracture générationnelle
Pour eux, cela ne fait aucun doute, on ne leur dit pas tout. Les médias cacheraient une part de la "vérité" sur ce qui s'est vraiment passé en janvier dernier. L'autre partie, elle, se découvre sur internet. Les vidéos et sites qui relaient la théorie du complot se multiplient, et ces jeunes y adhèrent. Un symbole d'une fracture générationnelle révélée par cette explosion du numérique. "Eux, ils ont des sources d'information autres que les miennes. Moi je n'avais pas Facebook à mon époque. Il n'y avait que trois chaînes", explique le père de l'un d'entre eux.
"On croit ce qu'il y a à la télé, mais ils ne nous disent pas tout. Et en gros, tout ce qu'ils ne disent pas, c'est dévoilé sur internet", développe l'un d'eux. Son ami surenchérit : "Moi, je ne trouve pas ça normal qu'il y ait des vidéos choquantes qui atterrissent sur le net et qu'on ne retrouve pas dans les médias." Une incompréhension qui laisse de la place aux rumeurs virales et aux différentes théories du complot. Exemple flagrant de cette incompréhension, la vidéo du policier Ahmed Merabet, tué à bout portant par l'un des frères Kouachi le 7 janvier. Sur internet, des montages réfutent la version officielle. Ces jeunes, eux, ne comprennent pas pourquoi de grands sites d'hébergement de vidéos ont pu publier ce contenu en accès libre alors que les médias ont refusé de montrer la scène.
Le déficit de mixité sociale en ligne de mire
La confusion chez certains serait démultipliée car ces jeunes resteraient trop entre eux. C'est ce que pense ce père qui pointe du doigt le manque de mixité sociale dans leur environnement quotidien : "C'est à force de rester ensemble. On les a ghettoïsés dans les lycées, dans leurs quartiers, dans leurs club de foot."
Un sentiment partagé par plusieurs internautes sur Twitter :
Devant @EnvoyeSpecial. Un témoignage tout à fait juste du père de famille sur l'échec du multiculturalisme en France. #EnvoyeSpecial
— Rémi Rekins (@RemiRekins) January 29, 2015
Face à ces jeunes qui refusent la minute de silence, qui estiment que la liberté d'expression a ses limites, et qui se laissent tenter par les théories du complot, comment renforcer la transmission des valeurs de la République ? La pédagogie au sein des écoles serait-elle inadaptée à la société actuelle ? La ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a rapidement réagi en dévoilant 11 mesures autour de la notion de laïcité comme ciment de la République.
Sur les réseaux sociaux, des internautes demandent une action immédiate :
BON. On fait quand quelque chose pour changer l'école maintenant ? Critiquer c'est bien ;agir c'est mieux ! @najatvb #envoyespecial
— Kélok (@MaximeKelok) January 29, 2015
l'école doit permettre aux futurs citoyens de penser par eux même mais aussi décoder l'actualité, les médias, la presse .... #EnvoyeSpecial
— Line lélan (@Line_lelan) January 29, 2015
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