Remaniement : "Cela montre qu'ils ont du mal à boucler leur tour de table", selon la députée PS Valérie Rabault
Valérie Rabault, la présidente du groupe socialiste et apparentés à l’Assemblée Nationale, était l'invitée du "19h20 politique" sur franceinfo.
"Toute cette séquence du remaniement, c'est très poussif", a commenté mardi 9 octobre sur franceinfo Valérie Rabault, la présidente du groupe socialiste et apparentés à l’Assemblée Nationale, alors que l'Elysée a annoncé que le remaniement n'aurait finalement pas lieu mardi soir. Selon la députée du Tarn-et-Garonne, la composition du gouvernement "est une galerie" qui n'infléchira pas la ligne de l'exécutif.
franceinfo : Quel regard portez-vous sur ce remaniement qui se fait attendre ?
Valérie Rabault : Toute cette séquence du remaniement, c'est très poussif. Cela fait une semaine que le ministre de l'Intérieur a démissionné en pleine questions au gouvernement, c'est du jamais vu. Et depuis, on vit au rythme des annonces. Ce n'est pas sérieux. Cela montre qu'ils ont du mal à boucler leur tour de table. À partir du moment où le président a décidé d'avoir un pouvoir assez solitaire et très centralisé, tous ceux qu'ils l'entourent au gouvernement, c'est une galerie. Nous on n'attend aucun changement de ce remaniement. Ne venez pas me dire que le remaniement infléchira en quoi que ce soit sa ligne. C'est faux. Je regrette que l'actualité soit monopolisée par ce remaniement qui n'arrive pas, alors qu'il y a des sujets extrêmement importants. Le gouvernement lance la plus grande privatisation des aéroports Orly et Roissy. Cela veut dire qu'on donne les clés de Paris à un investisseur privé. Ça, c'est inacceptable.
Est-ce qu'il y a des maillons faibles au gouvernement ?
Le maillon faible, c'est la politique qui est menée. Je ne suis pas là pour donner des noms. Mais il y a un nom qui me surprend beaucoup, c'est la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau. Pour un président qui se veut très européen, qui se veut être le porteur d'une voie forte en Europe, je pense que là-dessus, il devrait revoir son casting. L'Europe, cela s'incarne, cela se vit, cela se porte. C'est un élan.
Emmanuel Macron a l'air de vouloir faire plus de place à la négociation avec les syndicats. Vous ne le croyez pas ?
Je ne crois que les faits. Jusque-là il a refusé toute négociation. Il a fait voter des ordonnances sur des sujets extrêmement importants. Cet après-midi, la majorité a voté la loi sur l'entreprise, la loi Pacte. Là aussi plein de choses passent par des ordonnances. Là encore, il y a une distinction entre les discours d'un côté et la réalité de l'autre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.