Attaques terroristes dans l'Aude : "Est-ce qu'on va persister dans notre aveuglement ?", s'interroge Laurent Wauquiez
Le président des Républicains, invité mercredi de franceinfo, a estimé qu'il fallait "réduire le nombre de personnes radicalisées que l'on doit suivre", par le biais d'expulsions, de la déchéance de nationalité et de la mise en rétention administrative.
Interrogé sur l'hommage au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, tué lors des attaques terroristes dans l'Aude, le président des Républicains, Laurent Wauquiez, invité mercredi 28 mars de franceinfo, a demandé à Emmanuel Macron et à son Premier ministre, de "prendre la mesure de ce qui se passe", en matière de terrorisme.
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"Après autant d’attentats, on ne peut pas reproduire le même aveuglement et le même silence", a déclaré le patron des Républicains, qui demande "des outils" supplémentaires pour lutter contre le terrorisme. Evoquant l'officier de gendarmerie mort samedi des suites de ses blessures infligées par Radouane Lakdim, Laurent Wauquiez a déclaré qu'"un héros, cela nous oblige (...) Est ce qu'on va persister dans notre aveuglement ?".
"C'est une mort qui émeut mais c'est aussi une mort qui choque, parce qu'encore une fois, l'individu était identifié", a déclaré Laurent Wauquiez.
Laurent Wauquiez a balayé l'argument de la "désespérance sociale". "Pour expliquer cette montée du terrorisme et de l'intégrisme, le président de la République, comme monsieur Castaner, mettent en avant l'excuse sociale (...). Je n'accepte pas cet argument. Je pense qu'il est irresponsable. Il transforme des bourreaux en victimes (...) Quand on est à un tel niveau de déni, on ne peut pas trouver les réponses", a-t-il assuré. "Il y a toute une partie de la classe politique qui n'a pas réalisé l'ampleur de la menace face à laquelle nous sommes".
"On n'utilise pas toutes les armes"
Laurent Wauquiez demande que la France "se dote d'outils juridiques qui permettent d'agir avant" [les attentats]. "Il faut baisser le nombre d'individus radicalisés que l'on doit suivre", a-t-il fixé comme objectif. "On a 15 000 personnes, peut-être un peu plus, suivies pour radicalisme. 15% sont étrangers, que ceux-là on les mette dehors", a-t-il développé. "Pour ceux qui ont la double nationalité, je demande que l'on se dote de la déchéance de nationalité", a-t-il poursuivi. "Sur ceux qui sont Français, aujourd'hui, notre arsenal juridique c'est tout ou rien, soit on met en place une arrestation, soit on les laisse dans la nature, il faut un outil entre les deux qui est la rétention administrative", a proposé le président des Républicains.
"Une proposition de loi a été déjà été formalisée, nous la redéposerons. Ce qui me laisse songeur, c'est qu'à l'époque, elle avait été signée par le Premier ministre, qui explique qu'il est contre des mesures qu'il avait lui-même signées il y a trois ans", a déclaré Laurent Wauquiez.
La proposition de loi renforçant la lutte contre le terrorisme, enregistrée le 29 juillet 2016 à l'Assemblée nationale, porte bien la signature d'Edouard Philippe.
Un "nouvel antisémitisme"
Appelé à réagir à la mort de Mireille Knoll à Paris, une octogénaire juive dont le corps a été retrouvé lardé de coups de couteau et en partie carbonisé vendredi, Laurent Wauquiez a évoqué "le parcours" de la victime : "une rescapée de la Shoah qui a échappé à la rafle du Vel d'Hiv, et qui meurt au XXIe siècle parce que la République n'a pas su la protéger."
Selon le patron des Républicains et président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, un "nouvel antisémitisme, nourri notamment par l'intégrisme islamiste s'est installé dans notre pays". "Notre pays a connu de l'antisémitisme et cela n'a pas été à son honneur, mais le nouvel antisémitisme qui est en train de s'installer est terrible", a-t-il ajouté.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Laurent Wauquiez sur franceinfo le 28 mars 2018.
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