Colère agricole, narcotrafic et loi immigration... le "8h30 franceinfo" de Bruno Retailleau
Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur , était l’invité du “8h30 franceinfo”, mardi 26 novembre 2024. Il répondait aux questions de Jérôme Chapuis et de Bérengère Bonte.
Colère agricole : "On peut manifester en France sans casser"
La cause des agriculteurs "est juste", affirme Bruno Retailleau, alors que l'alliance majoritaire FNSEA-JA prévoit de manifester de nouveau pendant trois jours. Ces actions vont viser notamment "des administrations" et "un certain nombre d'agences" "qui "entravent", selon eux, les producteurs. Bruno Retailleau souligne qu'il est "un enfant de la ruralité". Avec l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, "on ne peut pas demander à nos agriculteurs d'avoir le niveau qualitatif pour notre alimentation au top mondial et en même temps importer du Brésil et de l'Amérique du sud des pratiques qu'on interdit ici en France". Le ministre estime que "ça n'est pas supportable". "Mais la violence n'est pas constitutionnelle", rappelle le ministre. "On peut manifester en France sans casser, sans blesser"."Mon métier c'est de faire respecter l'ordre public", rappelle le ministre de l'Intérieur. "Donc je ne peux pas faire deux poids deux mesures".
Narcotrafic : "Il faut réagir comme on a réagi avec le terrorisme"
Bruno Retailleau veut "responsabiliser les consommateurs" de drogue, en lançant une campagne de sensibilisation "d'ici la fin janvier, sur les écrans de télévision", espère le ministre de l'Intérieur interrogé sur le fléau du narcotrafic. "Un joint ou un rail de coke, il a le goût des larmes, il a le goût du sang", lance le ministre de l'Intérieur. "Je dis aux consommateurs, il n'y a pas d'offre s'il n'y pas de demande". Bruno Retailleau affiche aussi sa fermeté à l'égard des dealers. "Il faut réagir comme on a réagi avec le terrorisme", évoquant la refonte d'un arsenal législatif. "La drogue menace nos institutions jusqu'à l'équilibre fondamental de notre nation", assure le ministre de l'Intérieur, qui alerte aussi sur "l'effroyable rajeunissement" des dealers.
Loi immigration : "L'aide médicale d'État doit être réformée"
"L'aide médicale d'État doit être réformée", martèle le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. "Les demandes explosent", assure le ministre de l'Intérieur. "On est passés de 320 000 clandestins bénéficiaires de l'AME en 2020 à 420 000 l'an dernier", selon Bruno Retailleau. Le coût de ce mécanisme de prise en charge des soins urgents destinés aux étrangers en situation irrégulière "explose au dessus d'1,2-1,3 milliard d'euros". Le projet de budget 2025 initial prévoyait une hausse des crédits de l'AME de 8%, à 1,3 milliard d'euros, contre 1,2 milliard en 2024. Bruno Retailleau dit "espérer que des amendements seront apportés pour modifier les règles de l'AME" dans le projet de loi de finances 2025. Bruno Retailleau rappelle qu'il ne souhaite pas "l'abolition de l'AME", mais remplacer ce dispositif par "une aide médicale d'urgence". Le ministre de l'Intérieur veut ainsi "limiter les excès", assurant que "l'AME maintient les étrangers en situation irrégulière". "On demande des efforts aux Français, moi je veux demander des efforts à ceux qui ont violé la loi", ajoute-t-il.
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