Européennes : "Tout a été fait pour voler aux Français cette campagne", accuse Bruno Retailleau
Le président du groupe Les Républicains au Sénat, invité du "8h30 Fauvelle-Dély", mercredi 22 mai, estime qu'Emmanuel Macron et sa majorité ont "escamoté" le débat avant les élections européennes.
"Monsieur Macron, en étirant en longueur le grand débat", a retardé la campagne européenne estime Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, invité du "8h30 Fauvelle-Dély", mercredi 22 mai. "Ensuite on a bien vu que sa candidate madame Loiseau dévoilait le projet une quinzaine de jours avant" le début de la campagne poursuit-il. "Tout a été fait pour voler aux Français cette campagne, la réduire entre madame Le Pen et monsieur Macron. Entre un match retour de la présidentielle d'avant et un match avancé de la présidentielle d'après. C'est ça le sujet", a affirmé Bruno Retailleau.
Bruno Retailleau critique aussi la publication d'une tribune signée par Richard Ferrand (LREM) et cinq anciens présidents de l'Assemblée nationale, dont certains issus de sa famille politique, dans laquelle ils mettent en garde contre l'"ingérence intempestive" de Steve Bannon, ex-stratège de Donald Trump, avant les européennes. Un terme repris ce mercredi sur franceinfo par Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances."Mais qu'est-ce qu'on en a à faire de monsieur Bannon ? Qu'est-ce que les Français en ont à faire de monsieur Bannon ? Laissez-le dans l'obscurité, ne polluez pas la campagne avec monsieur Bannon" a rétorqué le président du groupe LR au Sénat. Selon lui, le terme "ingérence" "est un expédient qui permet de détourner les Français des véritables enjeux des européennes. Pensez-vous vraiment que monsieur Bannon va faire la campagne en France ? On a tout fait pour écraser cette campagne", conclut-il.
Le projet de François-Xavier Bellamy pour les européennes, "c'est celui de notre famille politique. Nous sommes associés, LR, avec le Nouveau centre. C'est le point d'équilibre de notre famille. Elle est assez convalescente, souvent divisée, là, elle est rassemblée", s'est réjoui Bruno Retailleau. Le patron des sénateurs les Républicains prévient toutefois, si le taux d'abstention est fort, c'est "tout simplement parce qu'on n'a pas intéressé" les Français. "On a sans doute, peut-être aussi, une part de responsabilité. On a une campagne qui est à nouveau escamotée et on est en train de préparer le grand malaise démocratique pour demain", a-t-il regretté.
Le silence de Nicolas Sarkozy
L'ancien président de la République n'a pas affiché publiquement son soutien à la liste conduite par François-Xavier Bellamy. "Je pense qu'il souhaite conserver une sorte de retrait, de distance, parce que dès qu'il y a une forme d'intrusion d'une façon ou d'une autre on dit 'ça y est, il veut revenir'. Dès qu'il bouge on interprète", affirme Bruno Retailleau.
"Le doute doit bénéficier à la vie"
Invité à s'exprimer sur la reprise des traitements de Vincent Lambert, ordonnée par la Cour d'appel de Paris, Bruno Retailleau a affirmé que "lorsqu'il y a un doute, le doute doit bénéficier à la vie". Alors que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a invité ce mardi les Français à faire connaître leurs souhaits concernant leur fin de vie, le président du groupe LR au Sénat a abondé en ce sens : "C'est un acte qui paraît grave, quand on se sent en forme on se dit que ça va durer pour toujours, mais on peut avoir des soucis de santé." À titre personnel, l'élu des Pays de la Loire ne l'a pas fait, "c'est sûrement une faute" admet-il, mais il reconnaît ne pas savoir précisément ce qu'il souhaiterait : "je n'ai pas de réponse toute faite", dit-il.
Retrouvez l'intégralité du "8h30 Fauvelle-Dély" du mercredi 22 mai 2019 :
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.