Grève à la SNCF, enquête sur les ingérences étrangères, loi immigration... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Jean-Philippe Tanguy

Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national (RN) de la Somme, était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 23 décembre 2022. Grève à la SNCF, influence des pays étrangers, loi immigration, réforme des retraites... Il répondait aux questions de Jean-François Achilli et Céline Asselot.

Grève à la SNCF : "L’exécutif passe son temps à subir les événements"

Le gouvernement a pris plusieurs fois la parole à travers ses ministres ces derniers jours pour contester la grève de certains contrôleurs et chefs de bord à la SNCF lors du week-end de Noël. "Dans cette crise et dans les autres, l’exécutif passe son temps à subir les événements", déplore Jean-Philippe Tanguy qui a tenu à pointer la responsabilité du ministre délégué chargé des Transports : "Il y a quand même un problème avec Clément Beaune".

Même si les grèves de la SNCF sont rares lors des fêtes de fin d'année, le député de la Somme "ne serait pas choqué" d'une sanctuarisation de certains jours contre la grève. "Ça ne ferait pas tant de dates que ça, quand les Français ont besoin du service public où il y a une garantie supérieure de qualité et de constance du service."

Commission d’enquête sur les ingérences étrangères : "C'est pour nous laver"

Les députés du Rassemblement national ont obtenu la création à l’Assemblée nationale d'une commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères contre des élus. Cette commission est présidée par Jean-Philippe Tanguy. "C’est évidemment pour nous laver. Les accusations faites contre Marine Le Pen et le RN étaient extrêmement graves, n’étaient étayées par rien, y compris au plus haut niveau." Lors du débat du second tour de l'élection présidentielle en avril dernier, Emmanuel Macron avait accusé Marine Le Pen de dépendre "de la Russie" après avoir contracté un prêt auprès de la First Czech Russian Bank, en 2014.

Le député de la Somme propose de ne plus "détourner le regard" et "de régler le problème" du "poison de l'ingérence étrangère", en commençant "par le Qatar ou par la Russie, et s’inquiéter de toutes les formes d’ingérence".

Projet de loi immigration : "On n'est pas dans une immigration qualifiée"

"On n'est pas dans une immigration qualifiée", a regretté le député RN au moment d'évoquer le projet de loi immigration du gouvernement. Proposer des titres de séjour pour les métiers en tension est "un nouvel appel d'air pour des formes d'immigration", selon Jean-Philippe Tanguy. Ça "fait venir des personnes généralement sans qualification parce que notre système social est bien trop généreux avec les personnes immigrées (...) On ne peut pas donner de récompenses à des gens qui à un moment ou l’autre ont enfreint la loi. Même si ce sont des gens fondamentalement honnêtes ou travailleurs, ils sont entrés en France de manière clandestine, ils ont travaillé de manière clandestine, ils ont enfreint la loi".

Le gouvernement veut aussi créer une carte de séjour pour les professionnels de santé. Sur ce secteur-là, ça peut être "une solution d'urgence", reconnaît Jean-Philippe Tanguy, même s'il aurait plutôt fallu "anticiper le vieillissement de la population" et "la formation des soignants".

Réforme des retraites : "Ce sont des fausses économies"

L'opposition du Rassemblement national à la réforme des retraites dévoilée en janvier par le gouvernement est une "conviction de fond", a souligné Jean-Philippe Tanguy. "Aujourd'hui, une majorité de Français arrivent à la retraite soit dans un système de pré-retraite, soit au chômage, soit dans des difficultés sociales. Donc, on va transférer un grand nombre de Français de la retraite vers les systèmes sociaux. Ce sont des fausses économies."

Cette réforme est antisociale pour le député, car le gouvernement "sous-estime l'usure, la difficulté de beaucoup de métiers physiques en France. Je suis représentant de la Somme, d'une région où les métiers sont difficiles. Je peux vous dire que les personnes qui arrivent à la retraite sont souvent déjà fatiguées. Et c'est très injuste parce qu'au final, ce sont les gens comme moi ou d’autres privilégiés, qui font cotiser les personnes les plus fragiles, qui font les métiers les plus durs, pour pouvoir partir en retraite".

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