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"Les propos d'Emmanuel Macron sont sans effet" sur la "haine" des casseurs, estime Christophe Castaner

Le ministre de l'Intérieur, invité du "8h30 Fauvelle-Dély", vendredi 26 avril 2019, estime que les annonces d'Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse n'auront pas d'effet sur ceux qui rejettent "tout système", à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation des "gilets jaunes". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, invité du "8h30 Fauvelle-Dély", vendredi 26 avril 2019.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"C'était écrit avant même que le président s'exprime, mais pour une raison simple : ils n'ont plus de revendications. Le samedi, les 30 000 'gilets jaunes' qui manifestent en France n'ont plus de revendications, si ce n'est la disparition du président de la République", a estimé le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner au micro du "8h30 Fauvelle-Dély", vendredi 26 avril. Lui, a été convaincu par le chef de l'État qu'il a trouvé "lucide sur la réalité des attentes des Français" lors de sa conférence de presse jeudi.

"Je pense qu'il a réussi l'exercice et qu'il a été vraiment président. Peut-être, un reproche que certains lui ont fait, c'est d'être à la fois président, Premier ministre, ministre. Souvent, j'ai entendu ce reproche-là. Il est redevenu président. Il a donné un cap. il a donné aussi une impulsion et des injonctions au gouvernement", a-t-il affirmé.

Sur son comportement, Emmanuel Macron a esquissé un mea culpa"C'est quelqu'un qui est impatient de faire, de transformer en profondeur notre pays, justifie Christophe Castaner. Cela peut apparaître comme de la brutalité comme de l'arrogance. Le mot a été utilisé hier. Je crois qu'il a répondu ce qu'il voulait, ce qu'il est. Ce qu'il est, c'est quelqu'un qui sait écouter, qui sait défendre. C'est aussi un passionné, c'est aussi quelqu'un qui n'est pas là pour regarder les trains passer et qui veut que les choses changent", a expliqué le ministre de l'Intérieur.

Insuffisant pour enrayer l'enchaînement des manifestations violentes prévient Christophe Castaner : "On a un rendez-vous, le 1er mai, sur lequel on sait bien que les ultra-violents, l'ultragauche mais aussi des ultra-jaunes, qui aujourd'hui viennent pour casser, seront très mobilisés sur Paris, et pas seulement sur Paris." Dans ce contexte, Christophe Castaner a reconnu que les policiers étaient "fatigués". Mais "si ces quelques milliers de manifestants pensent qu'ils vont épuiser les forces de l'ordre, ils se trompent", a-t-il mis en garde.

"Être journaliste n'est pas un permis de commettre des délits"

Lors de la dernière manifestation parisienne des "gilets jaunes", le journaliste Gaspard Glanz a été arrêté après avoir fait un doigt d'honneur aux forces de l'ordre. "Le fait de prétendre être journaliste n'est pas un permis de commettre des délits", a déclaré ce vendredi sur franceinfo Christophe Castaner. "Je pense que journaliste, c'est aussi avoir une carte de presse", a-t-il ajouté, alors que Gaspard Glanz n'en possède pas. "Je vous le dis, ce n'est pas parce qu'on met une GoPro sur un casque et qu'on se revendique journaliste qu'on a une impunité.", a martelé Christophe Castaner. 

"Dès qu'il y a une plainte, il y a une enquête"

De nombreuses violences ont été commises par, et envers les manifestants depuis le début de la crise des "gilets jaunes" le 17 novembre 2018. "Dès qu'il y a une plainte, il y a une enquête. Il y a 220 enquêtes" confiées à l'IGPN qui "sont en cours", a annoncé Christophe Castaner, après plusieurs signalements de violences policières présumées. "Je vous le dis s'il y a des décisions judiciaires, il y aura évidemment des sanctions administratives", a-t-il assuré.

Le ministre de l'Intérieur a également annoncé avoir "identifié certaines personnes" à l'origine des slogans "suicidez-vous", adressés aux forces de l'ordre lors de la manifestation parisienne du 20 avril, mais qu'elles n'avaient pas encore été interpellées. "Je souhaite que [les auteurs] soient interpellés et j'espère qu'ils seront condamnés", a affirmé le ministre. 

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" du vendredi 26 avril 2019 :

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