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Lutte contre l'inflation, baisse de la TVA, autonomie corse, affaire des assistants parlementaires européens... Le "8h30 franceinfo" de Sébastien Chenu

Le porte-parole du Rassemblement national et vice-président de l'Assemblée nationale Sébastien Chenu était l'invité du "8h30 franceinfo" du vendredi 29 septembre 2023
Article rédigé par franceinfo
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Sébastien Chenu, vice-président RN de l'Assemblée nationale répondait aux questions d'Agathe Lambret et de Jean-Rémi Baudot, vendredi 29 septembre 2023 (FRANCEINFO/RADIOFRANCE)

Le porte-parole du Rassemblement national et vice-président de l'Assemblée nationale Sébastien Chenu était l'invité du "8h30 franceinfo" vendredi 29 septembre 2023. Nouveau 49.3 du gouvernement, loi de programmation des finances publiques, baisse de la TVA sur l'énergie, affaire des assistants parlementaires européens du RN, autonomie de la Corse, il répond à Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot.

Loi de programmation des finances publiques : le RN votera la motion de censure de la Nupes

Les députés RN vont voter la motion de censure de l'alliance de gauche Nupes, en réponse au 49.3 actionné par le gouvernement pour faire adopter la loi de programmation des finances publiques (LPFP) 2023-2027, mais sans grand espoir. En effet, elle "n'a aucune chance de passer ce (vendredi) soir", prédit Sébastien Chenu, vice-président Rassemblement national de l'Assemblée nationale. Il met en cause les députés Les Républicains qui "encore une fois, sauvent la tête d'Emmanuel Macron et ne vont pas voter la censure".

Dans un premier temps, le RN a envisagé de s'abstenir, sur le vote de la loi de programmation des finances publiques. Pour Sébastien Chenu, il n'y a pas de contradiction avec leur intention de voter la motion de censure de la Nupes. Plutôt que de déposer leur propre motion de censure, les députés RN préfèrent s'économiser pour la suite. "À partir du moment où il n'y a aucune chance qu'une motion de censure passe sur ce texte-là, on se réserve sur le budget en lui-même", explique l'élu du Nord. À ce moment-là, "on déposera nous aussi des motions", indique-t-il. L'examen du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la sécurité sociale débutera au Parlement en octobre.

Autonomie corse : "Déconstruire la nation française est le "dessein" d'Emmanuel Macron

Le chef de l'État a proposé à la Corse un statut "d'autonomie" dans la République. En réponse, Sébastien Chenu déclare que "c'est peut-être ce que souhaite Emmanuel Macron, finalement, déconstruire la nation française. Je pense que c'est son dessein depuis qu'il est à la tête de notre pays". Le député RN déplore la mue du chef de l'État en faveur de l'autonomie de l'île. "C'est le 'en même temps', sorte de bricolage permanent", fustige-t-il. "Est-ce que la Corse est dans la République, est-ce qu'elle ne l'est pas ? Est-ce qu'elle est autonome ou est-ce qu'elle ne l'est pas ?", fait-il semblant de s'interroger. "Finalement, il (Emmanuel Macron) ne le sait pas très bien", et "à force de tripatouiller, de donner des statuts parallèles, de donner des idées d'autonomie ou d'aller dans le sens de l'autonomie réclamée par certains, on déconstruit l'unité nationale", conclut le vice-président du Rassemblement national. Si une autonomie devenait effective, elle créerait un précédent inquiétant aux yeux de Sébastien Chenu.

"On ne votera pas cette autonomie", assure-t-il. "Emmanuel Macron devrait plutôt s'attacher à solutionner les problèmes que rencontrent nos compatriotes corses", évoquant le pouvoir d'achat, les taxes d'ordures ménagères, "sur ce qui fait la vie en Corse", poursuit l’élu du Nord, qui rappelle le score de Marine Le Pen au deuxième tour de l'élection présidentielle de 2022. "Marine Le Pen a fait 58% aux élections en Corse. Donc je crois que si les Corses voulaient sortir de la République, ils l'auraient exprimé autrement."

Endométriose : "L'ALD actuelle est trop restrictive"

Le ministre de la Santé a dénoncé la proposition du RN de reconnaître les femmes qui souffrent d'endométriose comme travailleuses handicapées, expliquant qu'elles ont déjà accès à une affection de longue durée (ALD). Réponse de Sébastien Chenu vendredi matin : "l'ALD actuelle est trop restrictive, elle ne touche que 14 000 femmes alors que plus d'un million sont concernées".

Aux accusations d'opportunisme politique, il rétorque aussi que "contrairement à ce que dit le ministre, "cela fait longtemps que le RN travaille sur ce sujet, Marine Le Pen portait cette proposition dans sa campagne présidentielle". "Il ne faut pas chercher à faire de la politique politicienne sur le dos des femmes”, tâcle donc Sébastien Chenu en direction du ministre de la Santé. Le RN portera notamment ce sujet lors d'une niche parlementaire le 12 octobre prochain. 

Affaire des assistants parlementaires européens du RN : "aucune mention d'emploi fictif"

Le RN est soupçonné d'avoir détourné des fonds publics européens, en utilisant cet argent pour rémunérer des assistants qui travaillaient en réalité pour le parti. Le parquet de Paris demande un procès pour 27 personnes dont Marine Le Pen. Le porte-parole du RN a vivement réagi : "Ces poursuites tombent au moment où va s'enclencher la campagne pour les élections européennes, quel hasard", ironise Sébastien Chenu. Il se défend : "oui un assistant parlementaire, c'est quelqu'un qui accompagne un élu sur ses fonctions politiques. Donc il fait de la politique, au sens noble du terme, il a des engagements". Quant aux accusations d'emploi fictif par le RN, il ajoute : "il n'y a dans les reproches du Parlement européen aucune notion d'emploi fictif, ni d'enrichissement personnel".

Marine Le Pen a toujours contesté ces accusations. "La Commission aimerait que les assistants parlementaires soient des fonctionnaires soumis, nous, nous considérons qu'ils sont des soldats politiques qui doivent faire de la politique. C'est une vieille guerre que nous mène le Parlement européen à nous et à d'autres. Nous la contestons, sinon ce serait nous mettre dans la main de cette Union européenne", conclut Sébastien Chenu. Le Modem et son fondateur François Bayrou seront jugés pour des faits comparables entre octobre et novembre.

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