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Motions de censure, mobilisation contre la réforme des retraites, guerre en Ukraine... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Manuel Bompard

Le coordinateur de La France insoumise (LFI) et député des Bouches-du-Rhône était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 21 mars 2023.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (LFI) et député des Bouches-du-Rhône, sur franceinfo, mardi 21 mars 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (LFI) et député des Bouches-du-Rhône, était l'invité du 8h30 franceinfo, mardi 21 mars 2023. Motions de censure, mobilisation contre la réforme des retraites, guerre en Ukraine... Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Motions de censure : "Elisabeth Borne n'a plus aucune légitimité"

Au lendemain du rejet des deux motions de censure déposées contre le gouvernement après le recours à l'article 49.3 de la Constitution, Manuel Bompard met en avant le fait que la motion transpartisane a échoué "à seulement neuf voix". Il considère que ce "n'est pas passé loin du tout grâce à l'ensemble des oppositions et une partie plus importante que prévu des députés Les Républicains". Malgré ce rejet, Manuel Bompard ne pense pas que "la bataille soit terminée". Il y voit "la démonstration que ce gouvernement est en sursis".

Il estime également que la Première ministre Élisabeth Borne "est carbonisée". "Elle n'a plus aucune légitimité pour continuer à conduire la politique de la Nation, elle doit partir en emportant sa réforme des retraites sous le bras", lance le coordinateur de La France insoumise. Manuel Bompard répond par ailleurs aux critiques émises par l'exécutif, qui accuse LFI de soutenir une motion déposée par le député Liot Charles de Courson, défavorable au mariage pour tous. Le député LFI rappelle que "la loi qui vise à faciliter les expulsions des locataires a été adoptée à l'Assemblée nationale avec les voix d'une partie de la minorité présidentielle et du Rassemblement national".

Retraites : "Si on est des millions jeudi, ce gouvernement qui ne tient qu'à un fil va craquer"

Après le rejet des motions de censure contre le gouvernement, Manuel Bompard estime que si la "censure à l'Assemblée nationale n'a pas fonctionné, il reste la censure populaire, la censure dans la rue, dans la grève" contre la réforme des retraites. Le député invite les citoyens à rejoindre en nombre les cortèges de l'Intersyndicale lors de la prochaine journée de mobilisation interprofessionnelle jeudi : "Si on est des millions de personnes dans la rue, ce gouvernement qui ne tient qu'à un fil va craquer", lance-t-il. Manuel Bompard craint cela dit que "tant que cette réforme des retraites sera sur la table, la situation dans le pays ne va faire que continuer à se tendre". "Si les manifestations les plus puissantes dans ce pays depuis 50 ans ne donnent pas de résultat politique, si vous coupez peu à peu tous les canaux qui permettent d'exprimer cette colère de manière calme, pacifique et démocratique, il ne faut pas s'étonner que des gens commencent à se dire qu'il faut peut-être utiliser une autre méthode, mais je ne souhaite pas ça", ajoute-t-il.

Manifestations sauvages : Manuel Bompard dénonce les "arrestations abusives" à Paris

Manuel Bompard s'indigne contre les violences et arrestations survenues lors des manifestations sauvages à Paris. "Jeudi dernier, sur la place de la Concorde, près de 300 personnes ont été arrêtées, seulement 9 ont été poursuivies, dont l'essentiel pour des rappels à la loi", déplore le coordinateur de La France insoumise. Il juge ainsi "inacceptable ce qui s'est passé lundi soir à Paris", à savoir les 234 interpellations. Il s'agit selon lui d'une "répression" et d'une "pratique d'arrestations abusives". Manuel Bompard met "en garde le pouvoir" face à ces arrestations. "Si vous croyez que vous allez réussir à faire taire les gens par la matraque et la répression judiciaire, vous vous trompez et la situation va s'aggraver", lance le député des Bouches-du-Rhône. Manuel Bompard appelle donc le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin "à rendre des comptes et le président de la République à apaiser la situation et certainement pas à continuer à l'envenimer".

Retraites : Emmanuel Macron doit "prendre ses responsabilités"

Alors qu'Emmanuel Macron sera l'invité des JT de 13h de TF1 et France 2 mercredi, Manuel Bompard estime "nécessaire" cette intervention en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. Le coordinateur de LFI accuse Emmanuel Macron de s'être "caché et planqué depuis des semaines", ce qui "a sans doute ajouté de l'huile sur le feu" auprès des manifestants. Manuel Bompard appelle ainsi le chef de l'État "à prendre ses responsabilités" et à "être raisonnable" à l'occasion de cette interview. "Je l'invite à ne pas continuer dans ce qui a été pour l'instant l'attitude de ce gouvernement, c'est-à-dire le déni, l'entêtement", lance-t-il.

Manuel Bompard relaie par ailleurs l'appel lancé notamment par Patrick Vignal, député Renaissance de l'Hérault de "faire en sorte que cette réforme ne soit pas appliquée". Soit Emmanuel Macron "retire le texte parce qu'il entend la légitimité populaire et sociale qui s'exprime dans le pays depuis plusieurs semaines ; soit il fait un référendum et à la fin, on tranche ; soit il fait une dissolution et on revient aux urnes", assure le député.

Ukraine : Manuel Bompard juge "intéressante l'initiative prise par la Chine de proposer un plan de paix"

Plus d'un an après le début de l'invasion russe en Ukraine, Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône juge "intéressante l'initiative prise par la Chine de proposer un plan de paix". Il estime que "la solution à ce conflit doit être diplomatique" et appelle donc la France à "soutenir" un tel plan. "La France ferait mieux d'essayer de participer d'une initiative coordonnée à l'échelle internationale pour faire en sorte d'organiser une médiation", lance Manuel Bompard. Le coordinateur de La France insoumise plaide pour cette voie, car il n'est pas certain que le mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale à l'encontre de Vladimir Poutine "apporte grand-chose", la CPI n'étant "pas reconnue par l'ensemble des pays dans le monde". Il reconnaît cela dit qu'un "certain nombre d'actes qui sont menés dans cette guerre entre la Russie et l'Ukraine s'apparentent de manière évidente à des crimes de guerre".

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mardi 21 mars 2023 :

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