Réforme des retraites, trimestre anti-inflation, polémique autour de son dernier roman... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Bruno Le Maire
Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire était l'invité du "8h30 franceinfo" du mercredi 3 mai. 1er-Mai, retraites, violences dans les manifestations, trimestre anti-inflation, comptes publics... Il répond aux questions de Lorrain Sénéchal et Neïla Latrous.
Le "trimestre anti-inflation" prolongé
Bruno Le Maire a annoncé la prolongation du trimestre anti-inflation "au-delà du 15 juin", a déclaré le ministre, ajoutant avoir l'accord des distributeurs. "Je leur ai déjà écrit, maintenant nous allons les faire venir à Bercy", a-t-il assuré. "Il faut que les industriels participent à la baisse des prix", a répété le ministre. Il assure que la prolongation du trimestre anti-inflation dans les supermarchés au-delà du 15 juin a pour objectif "de faire baisser les prix et de casser la spirale des prix inflationniste sur les prix alimentaires à l'automne prochain". Concrètement, les distributeurs s'engagent à travers cette opération à vendre certains produits du quotidien aux prix "les plus bas possibles". L'opération a permis "une baisse de 5 à %" des prix, selon Bruno Le Maire.
L'inflation va rester élevée
Si le ministre a indiqué qu'il fallait "se débarrasser de l'inflation", il a néanmoins souligné que celle-ci serait plus élevé qu'avant la crise. "Nous garderons un niveau d'inflation plus élevé qu'avant la crise parce que nous voulons relocaliser notre production industrielle en France, parce que nous voulons décarboner notre économie et que ça coûte plus cher de faire des produits décarbonés que des produits lourdement carbonés", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il fallait veiller à ne pas casser la croissance. "Un équilibre difficile à trouver", selon lui.
Fraudes et rôle des influenceurs
"On donnera les noms des influenceurs qui n'ont pas respecté les règles" dans les prochains jours, a annoncé Bruno Le Maire. "La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est totalement mobilisée" contre les infractions et arnaques commerciales en ligne, et notamment celles des influenceurs, souligne le ministre de l'Économie. "50 sites d'influenceurs" ont été contrôlés depuis le début de l'année. Soit "trois plus" que d'habitude, affirme Bruno Le Maire. 30 infractions ont été constatées sur ces 50 sites. Plusieurs pratiques sont pointées du doigt : partenariats rémunérés non explicites, promotion interdite de certains produits, exil fiscal ou accusations d'arnaques.
"Pas d'alternative" à la réforme des retraites
Il n'y a "aucune alternative crédible à la réforme que nous proposons" sur les retraites, a affirmé Bruno Le Maire. Alors que le Conseil constitutionnel doit se prononcer ce mercredi sur une deuxième demande de référendum d'initiative partagée (RIP) pour "interdire un âge légal de départ à la retraite supérieur à 62 ans", "la seule solution raisonnable, c'est d'appliquer cette réforme", a insisté le ministre, qui évoque "tous les obstacles pour empêcher sa mise en œuvre". Mais elle a été "adoptée, validée par le Conseil constitutionnel, promulguée par le président de la République, elle doit s'appliquer", a-t-il développé.
Une "union nationale autour des comptes publics"
Vendredi, la note de la France a été dégradée d'un cran, passant de "AA" à "AA-". "Nous devons veiller à accélérer le désendettement, accélérer la réduction des dépenses publiques", a expliqué l'hôte de Bercy. Pour cela, il en appelle à "une sorte d'union nationale" autour du rétablissement des comptes publics. "Je tends effectivement la main vers tous ceux qui ont toujours réclamé la réduction des déficits et la réduction de la dette", a-t-il poursuivi, évoquant notamment Les Républicains.
Polémique sur son nouveau roman : "Lisez-le !"
Un passage érotique du dernier roman de Bruno Le Maire Fugue américaine, sorti en librairie jeudi et consacré au pianiste Vladimir Horowitz, a suscité les moqueries sur les réseaux sociaux. "Lisez le livre", a répondu le ministre de l'Économie. "Ce roman est une grande aventure, une aventure humaine et je souhaite qu’il soit lu comme ça, a-t-il plaidé. Il y est question du XXe siècle et de ses drames. Il y est question de la fragilité, des failles des personnes, c’est quelque chose qui me touche profondément de voir des personnes qui tombent et se relèvent, d’autres qui tombent et ne se relèvent pas", a commenté le ministre. "Rien ne limitera jamais ma liberté d’écrire", a prévenu le ministre.
Pour retrouver l'intégralité de cette interview du mercredi 3 mai 2023 :
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.