Cet article date de plus d'un an.

Zones à faible émission, réforme des retraites, nucléaire… Ce qu'il faut retenir de l'interview de Fabien Roussel

Le secrétaire national du PCF était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 27 février 2023.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 27 février 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Fabien Roussel, député du Nord, secrétaire du Parti communiste français, était l'invité du 8h30 franceinfo, lundi 27 février 2023. Zones à faible émission, réforme des retraites, nucléaire… Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia. 

Réforme des retraites : "Si le gouvernement va au bout, il peut fracturer le pays"

"Si le gouvernement fait le choix d'aller jusqu'au bout" de son projet de réforme des retraites, "il peut fracturer le pays", alerte Fabien Roussel. Pour lui, l'exécutif "prend un risque grave et important". "C'est extrêmement grave d'abîmer la démocratie à ce point", appuie-t-il. 

Lors de la prochaine journée de mobilisation, le 7 mars, les syndicats appellent à "mettre la France à l'arrêt". "Il faut que tout le pays s'y mette et, si le gouvernement ne lâche pas et entretient ce bras de fer, il faudra prolonger" le mouvement, estime le secrétaire national du PCF. Il se garde bien d'appeler ouvertement à la grève reconductible. "C'est aux syndicats et aux salariés dans les entreprises de le décider", évacue-t-il.

Zones à faibles émissions (ZFE) : il faut "revenir en arrière"

"Les zones à faibles émissions (ZFE) sont une véritable bombe sociale qui pénalise les plus pauvres", Fabien Roussel. "Saluant" le report de deux ans de la mise en place de la ZFE dans la métropole de Lyon, il demande à "revenir en arrière" sur leur instauration partout en France. "Il faut un moratoire, il faut les déplacer, les décaler dans le temps."

"Aujourd'hui, dix millions d'automobilistes qui ont des véhicules Crit'Air 3, 4 ou 5 vont être interdits de se déplacer", assure le député du Nord. Pour lui, "il faut permettre aux Français d'acheter des véhicules électriques pas chers, avec une prime à la conversion plus importante, mais aussi des prix bloqués."

Projet de loi pour accélérer le nucléaire : les communistes "plutôt favorables à ce texte"

"Nous sommes plutôt favorables à l'investissement dans le nucléaire, donc favorables à ce texte", déclare Fabien Roussel à propos du projet de loi pour accélérer la construction de nouvelles centrales nucléaires. Son examen en commission, à l'Assemblée nationale, débute mercredi 1er mars. Cela dit, "nous allons l'amender", prévient-il.

>> LE CHOIX DE FRANCEINFO. Nucléaire : après la suspension du débat public sur les futurs réacteurs, des associations dénoncent la précipitation du gouvernement

"On peut baisser tout de suite de 30 à 40 % de la facture d'électricité des Français, alors qu'elle est en train d'augmenter", appuie le secrétaire national du PCF. "Imaginez le message que ça envoie aux entreprises, aux commerçants, à l'industrie, mais aussi aux ménages", s'enthousiasme-t-il.

Il n'ignore pas que sa position pro-nucléaire détonne, au sein de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes). "Peut-être que je vais les convaincre", lance-t-il à l'intention de ses partenaires Insoumis, écologistes et socialistes.

Emmanuel Macron réclame du "effort" des distributeurs sur les prix : "La pression à la Macron, elle ne fait pas beaucoup de mousse"

"La pression à la Macron, on la connaît : elle ne fait pas beaucoup de mousse, comme on dit", raille-t-il, en réaction aux propos du président de la République, samedi au Salon de l'agriculture. "Ceux qui doivent faire un effort sur leurs marges, ce sont les distributeurs", a déclaré le chef de l'État, alors qu'il venait d'échanger longuement avec des éleveurs.

Interdiction des néonicotinoïdes : il ne faut pas "abandonner les agriculteurs"

"Je suis pour l'interdiction (…) et je ne suis pas pour abandonner les agriculteurs", explique-t-il à propos des néonicotinoïdes. Fin janvier, la France a renoncé à autoriser par dérogation le traitement des semences de betteraves sucrières à l'aide de ces insecticides mis en cause dans le déclin massif des colonies d'abeilles. "Il faut leur donner les moyens de pouvoir produire", insiste-t-il.

Il déplore que "les agriculteurs se retrouvent dans le brun [en difficulté], comme on dit dans le Nord". "Si j'avais été président de la République, j'aurais mis beaucoup plus de moyens dans la recherche", assure-t-il. Il "souhaite" en tout cas "que l'on n'importe pas de sucre qui ne respecte pas les mêmes normes que nous, on impose à nos agriculteurs".

--------------------------

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du lundi 27 février 2023 :

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.