Découverte scientifique : un outil capable de retracer notre itinéraire en analysant les microbes et les bactéries présents sur chacun d'entre nous

Une équipe de recherche a développé un outil d’IA qui retrace les endroits les plus récents que vous avez visités. L’outil agit comme un système de navigation par satellite, mais au lieu de vous guider jusqu’à votre desrtination, il identifie la source géographique des micro-organismes.
Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
un GPS pourra afficher une carte et indiquera, avec des couleurs, toutes les zones que vous avez traversées,( photo d'illustration ) (SCHON / MOMENT RF)

La rue près de votre domicile, la station de métro par où vous êtes entré, la sortie que vous avez prise... Bientôt, un GPS pourra afficher une carte et indiquera, avec des couleurs, toutes les zones que vous avez traversées. Pour y parvenir, cet outil analysera simplement les microbes et les bactéries qu'il y a sur vous. Lorsqu’on se déplace, on accumule sur soi tout un tas de micro-organismes dont certains sont spécifiques à un lieu en particulier. Des chercheurs de l’université Lund en Suède ont mis au point une technique pour d’abord les identifier, puis ensuite, créer une signature unique des microbes de l’endroit. En la comparant avec ceux retrouvés sur une personne, on peut très précisément connaître tous les endroits par lesquels cette personne est passée.

Un outil qui pourrait stopper les épidémies

Malheureusement, ces microbes ne sont pas accessibles longtemps. Si, par exemple, on se douche, on se lave les cheveux et on change de vêtements, on ne retrouvera plus rien. En revanche, si on revient directement de l’aéroport, cet outil pourra savoir par quels pays nous sommes passés et dans quel quartier nous étions.

Cette technologie intéresse évidemment la police scientifique, mais aussi les épidémiologistes. Vous souvenez-vous des premiers cas de Covid ou de dengue sur le territoire national ? Avec cet outil, nous pourrions remonter plus facilement à la source d’une épidémie et donc la circonscrire plus rapidement.

Pour que cela soit vraiment efficace, il faut une très grosse base de données. Les chercheurs ont déjà récupéré des échantillons dans 18 pays et dans les transports en commun de 53 sites. Leur outil s'est d'ailleurs avéré efficace à 92%. Tous les détails sont publiés dans la revue Genome Biology and Evolution, début novembre. Maintenant, l'enjeu sera de parvenir à quadriller des villes entières. C'est pourquoi, les scientifiques, en contact avec Interpol, appellent à une collaboration internationale. À terme, seuls les maniaques de la propreté pourront passer entre les mailles du filet.

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