Au Japon, des scientifiques imaginent des cerfs-volants géants pour réduire la force des typhons

Les chercheurs envisagent, avec ces voiles gigantesques, de faire barrière à la vapeur d'eau générée par l'évaporation de l'océan et ainsi d'affaiblir ainsi les typhons au large, avant qu'ils ne touchent terre.
Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Préfiguration d'un des cerfs-volants imaginés par des chercheurs japonais des universités de Toyama et de Chiba. (SHUNJI KOTSUKI / AMAGOI PROJECT)

Alors que Mayotte peine encore à se remettre du passage du cyclone Chido, des chercheurs japonais se demandent s’ils n’auraient pas trouvé un début de solution pour réduire la force de ces phénomènes météorologiques qui frappent aussi souvent le Japon. Ils ont imaginé un système de cerfs-volants géants qui permettraient de protéger les zones habitées.

Avec ces cerfs-volants, ces chercheurs, notamment des universités de Chiba et de Toyama, cherchent à réduire la force des cyclones, ou des typhons comme on dit plutôt en Asie, au moment où ils arrivent sur la terre, sur le continent. C’est une question qui intéresse beaucoup le Japon. Chaque année, les scientifiques voient se former en moyenne 25 typhons autour du pays, dans le nord-ouest du Pacifique. Et en gros, trois de ces typhons frappent, chaque année, les îles japonaises en provoquant plus ou moins de destructions. Le pays n’a pas connu récemment de typhons aussi destructeurs que Chido, mais les derniers phénomènes météo ont tout de même provoqué, au fil de 2024, beaucoup de glissements de terrain, des coupures de courant et énormément d’inondations. A chaque fois, cela coûte très cher aux collectivités locales et aux assureurs.

Générer la pluie en mer plutôt qu'au-dessus des terres

Les chercheurs pensent que des barrières de cerfs-volants géants pourraient réduire ces destructions. Ces barrières n’ont pas encore été installées au large du Japon. Pour l’instant, les chercheurs les ont seulement modélisées (lien vers un document PDF) sur leurs ordinateurs en utilisant plein de données météorologiques. Et ils imaginent une série d’énormes voiles qui feraient, chacune, 200 m de large et 300 m de haut. La partie basse des cerfs-volants serait rivée à la surface de l’océan par un système de câbles et le haut s’envolerait, lui, dans les airs, mais serait aussi retenu par des câbles. Ces voiles formeraient ainsi une sorte de courbe, de barrière flottante. Et cette barrière permettrait de canaliser une partie de la vapeur d’eau qui remonte de l’océan. En effet, les typhons se forment toujours au-dessus des mers chaudes, dans une atmosphère humide, lorsque la température à la surface de l’eau dépasse les 26 degrés. C’est à ce moment-là qu’il y a un fort mouvement d’évaporation qui vient nourrir, dans le ciel, les nuages qui vont former la prochaine tempête. Avec les cerfs-volants géants, disposés à des kilomètres au large, cette vapeur d’eau remonterait plus tôt dans le ciel et les typhons relâcheraient donc aussi plus tôt une partie de leurs pluies, avant de toucher terre. 

Sur le papier, ça marche, même si les chercheurs disent bien qu’ils n’arriveront jamais à stopper les typhons. Mais ils espèrent réussir, au moins, à réduire de 5% à 10% les volumes de pluie qui s’abattent sur les terres. 

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