États-Unis : dans l'Oklahoma, l'école publique enseignera la Bible et les 10 commandements à la rentrée

À partir de la rentrée, la Bible et les 10 commandements seront au cursus des écoles publiques de l’Oklahoma, du primaire au lycée. Cette décision du ministère local de l’éducation est possible aux États-Unis, car chaque État peut faire varier les programmes scolaires.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Bible dans une classe d'école. Photo d'illustration. (PLHERRERA / E+)

L’annonce a été faite en fin juin. Les élèves étudieront à la rentrée la Bible et les 10 commandements, dans les écoles publiques de l'État d'Oklahoma, et ce du primaire, au lycée. Manquent encore les détails concernant l'incorporation des ouvrages au cursus scolaire, mais l’Oklahoma prévoit de s’arranger pour que l’enseignement des deux textes se fasse de façon uniforme à travers l’État, en préparant les documents nécessaires pour les professeurs.

Éduquer ou évangéliser ?

Cette décision a été portée par Ryan Walters, le superintendant de l’éducation dans l’État de l’Oklahoma. "La Bible est l’un des livres les plus importants historiquement et une base de la civilisation occidentale, avec les 10 commandements", justifie le fonctionnaire. "C’est moins une directive éducative qu’un pas crucial, pour s’assurer que nos élèves comprennent les valeurs centrales de notre pays, et son contexte historique", ajoute-t-il. Le superintendant est élu aux États-Unis, et Ryan Walters, un républicain, a accédé à cette fonction à l’automne 2022, en attaquant l’idéologie woke qui sévit, selon lui, dans le système scolaire de l’Oklahoma.

Dans cet un État plutôt conservateur, sa décision a été reçue plutôt positivement, même si un élu local démocrate a tout de même dénoncé que l’initiative ne risquait pas d’améliorer le classement de l’Oklahoma en matière d’éducation. L’État est en effet en queue de peloton dans le pays, et Ryan Walters devrait chercher "à éduquer les élèves plutôt qu’à les évangéliser", déplore cet élu. Une association militant pour la séparation de l’Église et de l’État décrit un "chrétien nationaliste" qui s’attaque aux libertés religieuses. Un professeur de droit de l’université UCLA se demande, lui, si une telle mesure viole la Constitution. Mais la Cour suprême, que Donald Trump a fait basculer très à droite en nommant trois juges conservateurs, ne répondrait pas forcément favorablement. Pour Ryan Walters, la séparation de l’Église et de l’État est un mythe, puisque rien ne le mentionne dans la Constitution. Sur Twitter, il a expliqué, que même si la gauche s’agace, on ne réécrit pas l’histoire.

Progression d'un nationalisme chrétien

Le débat n’est pas propre à l’Oklahoma. Ce qui est décrit comme le nationalisme chrétien gagne du terrain dans d’autres États américains, comme dans certains pays d’Europe. En Louisiane, il y a quelques jours, le gouverneur républicain a demandé à ce que les 10 commandements soient affichés dans toutes les écoles publiques. La mesure va être contestée devant la justice. En Oklahoma déjà, la Cour suprême locale a rejeté un projet d’école catholique financée par l’État. Le principal aurait été un catholique pratiquant et les élèves auraient dû aller à la messe.

Plus d’une dizaine d’États, signale le Washington Post, préparent ou ont préparé une loi qui autoriserait la présence d’un aumônier, volontaire ou pas, dans les écoles publiques. La Cour suprême fédérale, à majorité conservatrice, n’a pas laissé le Maine interdire le versement d’argent public à des écoles religieuses. Elle a aussi pris le parti d’un entraîneur de football américain, renvoyé par son établissement pour avoir prié au milieu du terrain.

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