25 branches professionnelles ont toujours des minima de salaire en dessous du smic

L’annonce d’une revalorisation anticipée du smic de 2%, début novembre, remet un coup de projecteur sur le problème des minimas de salaires dans les branches professionnelles et l’écrasement des grilles de classifications.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
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Temps de lecture : 2min
"Redynamiser les salaires" : un rapport qui vient d'être remis au gouvernement propose de répartir différemment les allègements de cotisations, aujourd'hui fortement concentrés au niveau du smic. (Illustration) (DENIS CHARLET / AFP)

Dans le débat sur la "désmicardisation" de la France, les branches professionnelles ont aussi leur part de responsabilité. Décryptage avec Sarah Lemoine. 

franceinfo : Comment fonctionnent les branches professionnelles par rapport aux grilles de classifications ? 

Sarah Lemoine : Chacune d’entre elles, rappelons-le, négocie des grilles de classifications qui s’imposent à toutes les entreprises d’un même secteur. Ces grilles définissent la hiérarchie des emplois, en fonction de différents critères, la technicité, les compétences requises ou le niveau de responsabilité.

Dans la branche de la coiffure, par exemple, un coiffeur est débutant, non-débutant, qualifié, hautement qualifié, et ainsi de suite, jusqu’au poste de manager ou d’animateur de réseau. Chaque niveau, chaque échelon est ensuite corrélé à un salaire minimal que toutes les entreprises du secteur doivent respecter. Les entreprises peuvent payer plus, si elles le souhaitent, mais jamais moins.

Pourquoi les écarts entre les salaires minimaux sont-ils de plus en plus tassés ?

Dans de très nombreuses branches, les minima de salaires, situés tout en bas de la grille sont alignés sur le smic, ou à peine au-dessus. À chaque fois que le smic augmente, ces minima sont systématiquement rattrapés, voire dépassés sur plusieurs échelons. Cela ne veut pas dire que les salariés concernés sont payés moins que le smic, la loi l’interdit.

En revanche, quand ils grimpent d’un échelon, ils sont toujours au smic. Actuellement, 25 des 171 branches suivies de près par la direction générale du Travail affichent au moins un échelon en dessous du salaire minimum. Quant à celles qui ont renégocié, dans la plupart des cas, elles ne répercutent pas la hausse du smic sur l’ensemble de la grille.

Résultat, les écarts de minima de salaires, entre les différents échelons, se réduisent. C’est ce qu’on appelle le tassement des grilles. Et cette tendance s’est encore accentuée l’an dernier, selon la DGT.

Dans ce contexte, comment promouvoir un bon déroulement des carrières ?

Cela passe notamment par la remise à plat des grilles de classification, qui entraîne souvent une revalorisation des minima de salaires. La loi impose désormais aux branches d’effectuer cet examen tous les cinq ans. Et pour cause. À la fin de l’année dernière, sur les 171 branches scrutées par le ministère du Travail, 102 n’avaient pas revu leur classification depuis plus de cinq ans. 15 depuis plus de 20 ans, selon un bilan dévoilé cette semaine.

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