Covid-19 : comment salariés et entreprises vont s’organiser pour le couvre-feu à 18 heures
Quelles conséquences pour les salariés et pour les entreprises de ce couvre-feu généralisé à 18 heures ? Les attestations des employeurs vont permettre de travailler au-delà de la limite et de revenir chez soi l'esprit tranquille. Dans les entreprises, on s'organise.
"Si les gens s'attendent à rentrer chez eux à l'heure du goûter, c'est non !". C'est le dirigeant parisien d'une PME dans le domaine juridique qui le dit. Pour lui, le couvre-feu à 18 heures, "c'est pour empêcher les after work, pas le work lui-même !" Comme beaucoup d'employeurs, celui-là ne s'inquiète pas particulièrement : les attestations qui vont permettre à ses salariés de quitter leur travail après 18 heures sont prêtes. Ils les remettra à ses troupes dès demain. Il suffira alors, en cas de contrôle, de produire cette attestation de l'employeur et de cocher la bonne case sur l'attestation gouvernementale. À condition bien sûr de se trouver sur le trajet domicile-travail. Et si ses salariés trouvent les magasins fermés quand ils rentreront à la maison ? "Eh bien ils n'auront qu'à faire leurs courses le week-end", répond ce chef d'entreprise.
François Asselin, le président de la CPME, ne dit pas autre chose : "Pour tous ceux qui travaillent en deux-huit ou en trois-huit, il n'y a pas de problème, l'employeur leur fera la dérogation dont ils ont besoin pour continuer leur activité". "Dans une entreprise, dit-il, on a besoin de travailler ensemble. On ne peut pas changer comme ça les horaires des emplois de production, même si les fonctions support pourront, elles, finir plus tôt". Est-ce qu'il craint des frictions dans les entreprises ? "Les chefs d'entreprise, souligne-t-il, sont des hommes et des femmes comme les autres. Ils font leurs courses aussi. Les magasins sont fermés pour tout le monde". François Asselin est sûr que ses adhérents sauront faire preuve de souplesse.
Envisager le télétravail
Il faut savoir, comme le rappelle l'avocat spécialisé en droit social David Guillouet, que les salariés n'ont aucun pouvoir d'imposer à leur patron de partir une heure plus tôt. En revanche ils auront plus de facilité à faire accepter à leur employeur de rester un maximum en télétravail. Le refus devant être motivé, le couvre-feu à 18 heures donne des arguments en plus pour travailler un maximum à la maison et donc de pouvoir faire une pause dans la journée pour faire ses courses et poursuivre son travail à la maison au-delà de la limite du couvre-feu.
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