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Emploi : après les RTT, une startup met en place les TTR

Ces "temps de trajet responsables" sont une nouvelle forme de congés imaginés par les employés d'une start-up parisienne, pour inciter les salariés à se déplacer en train plutôt qu'en avion.
Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Trains à la Gare de Lyon (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Vous connaissiez les RTT ? Découvrez les TTR, pour "temps de trajet responsables", il s'agit de jours de congés en plus pour inciter les salariés à se déplacer en train - plus long, mais non polluant -, plutôt qu'en avion, - moins long mais plus polluant.

L'idée vient d'une poignée de salariés qui travaillent dans une start-up parisienne classique, créée il y a un peu plus de dix ans, où travaillent trente salariés d'une moyenne d'âge de trente ans. Il s'agit de l'entreprise Ubiq, qui répertorie les solutions de bureaux en France. 

L'objectif est de remplacer les voyages en avion, très polluants, quand on part en week-end, en Europe par exemple, par des trajets en train. Selon l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, l'avion pollue deux fois plus que le TGV pour un trajet en France et sur une destination européenne.

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Deux jours de congé en plus par an 

C'est de là que vient l'idée du congé TTR : deux jours de congés en plus par an, que l'on peut fractionner en demi-journées, pour compenser le temps que l'on passe en train plutôt que de monter dans un avion. Pour l'obtenir, il faut montrer son billet de train à la direction et que le trajet fasse au minimum six heures. "Ça marche donc aussi pour un Paris-Nice", précise Mehdi Dziri, le directeur général d'Ubiq. Mais depuis sa création, le TTR a plutôt été utilisé pour des week-ends entre collègues-copains à Vienne, à Barcelone ou à Milan. Les salariés posent leur vendredi après-midi et leur lundi matin pour pouvoir rentrer tranquillement en train.

Les TTR sont donc des jours "semi off". C'est-à-dire que selon la connexion dont on dispose dans le train, on peut répondre à quelques mails, lire une étude ou réfléchir à un sujet de fond. 

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Un coût pour l'entreprise

Forcément, cela représente un certain coût pour l'entreprise : Mehdi Dziri estime que ça coûte entre six cents et sept cents euros par collaborateur et par an, mais c'est un investissement rentable. D'abord, parce que l'idée vient des salariés eux-mêmes et c'est donc excellent pour l'attachement des collaborateurs à l'entreprise. Ensuite, parce qu'elle est très bonne pour ce que l'on appelle la "marque employeur", la réputation de l'entreprise sur le marché du travail. La start-up recrute régulièrement et c'est un bon argument pour attirer les talents. Enfin, parce qu'on parle beaucoup de cette initiative. Les congés pour temps de trajet responsables bénéficient d'un fort bouche-à-oreille dans l'univers des start-ups : une excellente publicité. 

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