Emploi : des jeunes préfèrent dissimuler leurs origines ethniques ou culturelles lors d'entretiens d'embauche, révèle une enquête présentée au Cese
Les trois quarts de ces jeunes actifs – seuls les moins de 35 ans ont été interrogés – disent avoir déjà mis en place des stratégies particulières en entreprise. Ainsi, 38% d'entre affirment dissimuler complètement leur appartenance à une minorité. Pour ceux-là, commente Batoul Hassoun, la co-présidente du Club du 21e siècle, il peut s’agir d’un changement de prénom ou de ne pas montrer qu’on suit une pratique religieuse.
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D’autres, 36%, évitent soigneusement de parler ou de mettre en avant leurs origines ethniques ou culturelles. D’autres encore, 24%, disent adopter des codes qui ne sont pas les leurs pour se conformer aux standards de l’entreprise. Pourtant, une très large majorité se sent incluse dans leur entreprise. 90% disent se sentir inclus et acceptés, mais à y voir de plus près, comme le dit Battoul Hassoun, la situation est différente.
Propos ou comportements répréhensibles
Ainsi, 27% ont été témoins de propos ou de comportements répréhensibles et 22% en ont été victimes, ce qui les a poussés à dissimuler leurs origines. L’étude révèle aussi que 15% des jeunes actifs ont déjà fait l’objet de propos déplacés ou de comportements discriminants en raison de leur origine ethnique ou culturelle et 11% en raison de leur religion.
Pour les entreprises, la diversité est devenue un enjeu majeur et la co-présidente du Club du 21e siècle reconnaît qu’il y a des progrès accomplis même si elle estime que l’on manque encore de "rôles modèles", d’exemples que l’on peut réussir en venant d’une minorité. Côté candidats, le choix est fait : pour 60% d’entre eux, une entreprise avec une faible diversité ethnique ou culturelle est moins attractive à leurs yeux. "Les entreprises et leurs dirigeants ne peuvent plus passer à côté de ce sujet s’ils veulent réussir à attirer et à retenir les talents", confie Battoul Hassoun.
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