Cet article date de plus d'un an.

Emploi : des jeunes préfèrent dissimuler leurs origines ethniques ou culturelles lors d'entretiens d'embauche, révèle une enquête présentée au Cese

Cette grande étude sur la diversité en entreprise, présentée aujourd’hui au Conseil économique, social et environnemental, révèle un malaise de la part d’une certaine partie de la jeunesse.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un entretien d'embauche. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Les trois quarts de ces jeunes actifs – seuls les moins de 35 ans ont été interrogés – disent avoir déjà mis en place des stratégies particulières en entreprise. Ainsi, 38% d'entre affirment dissimuler complètement leur appartenance à une minorité. Pour ceux-là, commente Batoul Hassoun, la co-présidente du Club du 21e siècle, il peut s’agir d’un changement de prénom ou de ne pas montrer qu’on suit une pratique religieuse.

>> Discriminations à l'embauche : cette loi qui date de 2017 reste toujours mal connue

D’autres, 36%, évitent soigneusement de parler ou de mettre en avant leurs origines ethniques ou culturelles. D’autres encore, 24%, disent adopter des codes qui ne sont pas les leurs pour se conformer aux standards de l’entreprise. Pourtant, une très large majorité se sent incluse dans leur entreprise. 90% disent se sentir inclus et acceptés, mais à y voir de plus près, comme le dit Battoul Hassoun, la situation est différente.

Propos ou comportements répréhensibles 

Ainsi, 27% ont été témoins de propos ou de comportements répréhensibles et 22% en ont été victimes, ce qui les a poussés à dissimuler leurs origines. L’étude révèle aussi que 15% des jeunes actifs ont déjà fait l’objet de propos déplacés ou de comportements discriminants en raison de leur origine ethnique ou culturelle et 11% en raison de leur religion.

Pour les entreprises, la diversité est devenue un enjeu majeur et la co-présidente du Club du 21e siècle reconnaît qu’il y a des progrès accomplis même si elle estime que l’on manque encore de "rôles modèles", d’exemples que l’on peut réussir en venant d’une minorité. Côté candidats, le choix est fait : pour 60% d’entre eux, une entreprise avec une faible diversité ethnique ou culturelle est moins attractive à leurs yeux. "Les entreprises et leurs dirigeants ne peuvent plus passer à côté de ce sujet s’ils veulent réussir à attirer et à retenir les talents", confie Battoul Hassoun.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.