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Entreprises : 3 500 personnes se lancent comme auto-entrepreneurs chaque jour, selon une association

Alors qu'une vague de démissions a touché les Etats-Unis avec plus de quatre millions de départ pour l'auto-entrepreneuriat, la France semble elle aussi connaître une augmentation de la popularité de ce statut. 

Article rédigé par franceinfo - Philippe Duport
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Un livreur à vélo circule à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), le 17 mars 2020. (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)

Est-on en train d'assister à un "Big Quit" à la française, une grande démission ? Ce mouvement, qui a vu 4,3 millions d'Américains quitter leur travail rien qu'au mois d'août, 20 millions depuis le printemps, serait en train de gagner la France selon François Hurel, le président de l'Union des auto-entrepreneurs. Il s'agit surtout de travailleurs de première ligne, notamment dans la grande distribution ou l’hôtellerie et la restauration.

François Hurel relève des chiffres étonnants. Avant la crise sanitaire, on enregistrait 2 200 selon lui nouveaux entrepreneurs chaque jour. Pendant la crise, le chiffre était monté à 2 500. Aujourd'hui, il assure que le nombre quotidien d'inscription au régime de l'auto-entrepreneur s'élève à 3 500. "Cela correspond à un vaste mouvement de démissions ou de remise en cause du lien de subordination qui existe dans le salariat", analyse François Hurel. Il affirme que de plus en plus de salariés "rejettent" ce lien.

"Ils cherchent à exprimer une nouvelle façon de travailler, de meilleures conditions de travail et à s'affranchir de contraintes liées à des conditions trop pesantes de leur activité passée."

François Hurel, président de l'Union des auto-entrepreneurs

à franceinfo

D'après le président de l'Union des auto-entrepreneurs, le CDI n'a plus la cote, toutes générations confondues. "Le mouvement touche à la fois des salariés de première ligne, des cadres et beaucoup de jeunes." Ces jeunes se lancent comme auto-entrepreneurs "estimant que leur vocation, que ce qu'ils souhaitent exercer, se fera dans de meilleures conditions en indépendant".

François Hurel estime que le télétravail a largement contribué à ce mouvement. Il a prouvé à de nombreux salariés qu'ils pouvaient mieux travailler en totale autonomie. "Ils se sont senti pousser les ailes de l'indépendance", dit-il. Le mouvement a donc pris une toute autre ampleur. "Ce qui était un mouvement de travailleurs de première ligne devient maintenant une situation largement plus pérenne. On construit le phénomène de l'indépendance dans notre pays", se félicite-t-il. 

Le président de l'Union des auto-entrepreneurs demande aux candidats à l'élection présidentielle qu'ils se saisissent de la question de la protection sociale des auto-entrepreneurs pour que tout le monde, quelque soit son statut professionnel, ait droit aux mêmes protections.

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