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Pénurie de chauffeurs de bus : faites embaucher un candidat à la RATP et gagnez 300 euros

Et si vous empochiez la somme rondelette de 300 euros, pour avoir recommandé un candidat à votre entreprise ? C’est l’initiative que vient de prendre la RATP, qui n’arrive plus à recruter des chauffeurs de bus.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Deux chauffeurs devant leurs cars de la RATP à Paris. (VICTOR VASSEUR / RADIO FRANCE)

C’est une première dans l’histoire de la Régie autonome des transports parisiens. Alors qu'il devient trop difficile de recruter 1 500 chauffeurs de bus chaque année - le métier et l’entreprise n’attirent plus, surtout depuis la crise du Covid -, la RATP a décidé d’intéresser la partie. Si l’un de ses salariés propose à la direction un bon CV, et que cette personne est embauchée, alors le coopteur touchera 150 euros. Et si le nouveau conducteur de bus est toujours là un an plus tard, alors le "pistonneur" recevra de nouveau 150 euros. Donc 300 euros pour un recrutement réussi. Une véritable révolution culturelle pour la RATP.

Ce phénomène n'est pas nouveau dans les entreprises, puisque cette technique de recrutement est bien connue sous le nom de recrutement par cooptation ou recrutement participatif. L’attribution de primes à des salariés qui permettent de débusquer des bons candidats est un phénomène classique. Selon Linkeys, une start-up qui s’est lancée dans ce marché très dynamique, il est conseillé de fixer la prime de recrutement à environ 600 euros. Mais la somme peut monter jusqu’à 2 000 euros si la démarche permet d’embaucher un profil rare et, lui-même, cher. On peut évidemment cumuler ces primes si on dispose d’un gros réseau. De quoi sérieusement arrondir ses fins de mois.

Plus de quatre entreprises sur cinq ont des difficultés de recrutement 

La technique a du succès et notamment parce que les difficultés de recrutement n’ont jamais été aussi importantes, surtout pour les cadres. Les derniers chiffres de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), dévoilés le lundi 29 août, nous disent qu’au deuxième trimestre de cette année, 82% des entreprises ont rencontré des difficultés pour recruter des cadres. C’est 13 points de plus qu’au premier trimestre.

Face à ces difficultés, le recrutement par cooptation pourrait donc être une solution parce que malgré la prime versée au salarié, il reste moins cher et surtout plus rapide que les voies classiques que sont les annonces ou les cabinets de recrutement. Un autre de ses avantages : il valorise en interne le salarié qui a aidé au recrutement, qui sera du coup plus motivé et engagé.

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