Elon Musk et Twitter : vers plus d’extrémisme et de complotisme sur le réseau social ?
Trois mois après son rachat de la plateforme Twitter, Elon Musk a changé la culture de l'entreprise à marche forcée. Vague de licenciements, système d'authentification payant, fin de la politique de lutte contre la désinformation sur le Covid-19, révélation des Twitter Files : le milliardaire a ouvert le champ des possibles à la complosphère, jusqu'à assouplir la modération des contenus.
"Suivez le lapin blanc", "prenez la pilule rouge", "je n’ai pas subi de lavage de cerveau" : les exemples de tweets d'Elon Musk faisant référence à la complosphère ne manquent pas. Sauf qu'un utilisateur sur trois est abonné au compte du milliardaire sur Twitter. "Elon Musk a joué depuis longtemps sur ces codes, mais il a un auditoire particulier et notamment une frange complotiste qui boit ses paroles et qui reconnaît, quand il envoie ces tweets, un signal complotiste, estime Tristan Mendès France. S'il n'avait pas 120 millions d'abonnés, ce serait quelqu'un sur lequel on ne s'arrêterait pas deux secondes, mais quand on a cette empreinte là et qu'on a cette puissance de feu et de réseautage, forcément, ça a un impact."
"Amnistie générale" pour des comptes suspendus
Après un sondage auprès de ses abonnés, Elon Musk a annoncé fin novembre une "amnistie générale pour les comptes suspendus à condition qu'ils n'aient pas enfreint la loi ou envoyé des spams de façon scandaleuse". Au total, selon un développeur américain, 27 000 comptes qui avaient été suspendus pour avoir enfreint les règles du réseau social auraient été rétablis. Parmi eux, le cardiologue Peter McCullough ou bien le médecin Robert Malone, figures des "antivax" américains. Preuve que la désinformation tourne à nouveau à plein régime.
Enfin, cet épisode revient sur le rôle qu'a joué le réseau social dans l'assaut contre les lieux de pouvoir au Brésil, le 8 janvier. Plusieurs milliers de manifestants brésiliens ont envahi le Congrès, le palais présidentiel ainsi que le Tribunal suprême fédéral à Brasilia, la capitale fédérale du Brésil. Les organisateurs se sont notamment servi de hashtag pour mobiliser les bolsonaristes.
"Elon Musk et Twitter : vers plus d’extrémisme et de complotisme sur le réseau social ?", c'est le 40e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
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