L'année 2025 sera-t-elle celle de la fin de la guerre en Ukraine ?

L'arrivée imminente de Donald Trump à la Maison Blanche laisse entrevoir la possibilité de négociations pour mettre un terme au conflit, dont les conséquences sont de plus en plus lourdes pour la Russie et l'Ukraine. Mais la stratégie américaine reste floue, et le cessez-le-feu paraît encore bien loin sur le terrain.
Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Kiev après l'attaque de missiles de la Russie, le 20 decembre 2024. (YEVHEN VASYLIEV / LE PICTORIUM / MAXPPP)

C'est la date qui accapare les esprits, à Kiev, à Moscou, et dans toutes les capitales occidentales. Le lundi 20 janvier 2025 est la date de la cérémonie d'investiture de Donald Trump, et donc de son retour effectif au pouvoir. De Varsovie à Paris, en passant par Londres, Berlin et Kiev, tout le monde attend fébrilement l'installation de Donald Trump à la Maison Blanche, et surtout d'y voir plus clair sur la stratégie américaine pour l'Ukraine.

Une année 2024 difficile pour l'Ukraine

Très peu d'indices jusqu'ici indiquent la suite des opérations, en dehors d'une volonté affichée de façon répétée par le républicain de "mettre fin à la guerre" en Ukraine. Tout repose sur "l'imprévisible Monsieur Trump", comme l'a surnommé Volodymyr Zelensky dans un entretien fleuve au podcasteur américain Lex Fridman, enregistré fin décembre et mis en ligne dimanche 5 janvier. Lors de ces trois heures d'échanges, le président ukrainien assure vouloir s'accorder sur un plan de paix avec Donald Trump avant toute négociation avec Vladimir Poutine. 

L'arrivée de Donald Trump soulève de grandes interrogations sur le maintien d'un soutien militaire et financier à l'Ukraine. Elle intervient aussi après une année où l'Ukraine a cumulé les reculs sur le terrain, et voit ses forces s'essouffler. L'armée russe a gagné environ 4 000 km² dans le Donbass en 2024, soit sept fois plus qu'en 2023. Des gains territoriaux inédits, mais qu'il faut pourtant relativiser, au regard de l'effort massif déployé par Moscou. Aucune ville ukrainienne majeure n'est tombée, et les pertes humaines sont colossales côté russe : Moscou a perdu plus d'hommes en 2023 que lors des deux années précédentes réunies. Selon l'état-major ukrainien, la Russie perd plus de 20 000 hommes par mois, avec plus de 600 morts par jour sur le front.

Une Russie plus affaiblie qu'il n'y paraît

De plus, pour grappiller ces maigres avancées, la Russie mobilise toute son économie. Mais les signaux d'alerte se multiplient, avec un rouble au plus bas, une inflation galopante (9% officiellement, sans doute beaucoup plus en réalité) et des milliers d'entreprises menacées de faillite. Si on y ajoute la chute du régime Assad en Syrie, que le Kremlin n'a pas eu les moyens d'éviter, et qui met en péril son accès à la Méditerranée, il se dessine une Russie bien plus affaiblie qu'elle ne veut l'admettre. Reste la lassitude et l'épuisement côté ukrainien, où le désir d'une négociation a fortement progressé dans l'opinion.

Face à cette situation, et dans l'attente d'éventuelles négociations, l'Ukraine tente de garder le contrôle d'une partie de la région de Koursk, en Russie, où elle avait lancé une attaque surprise l'été dernier. Une nouvelle offensive a été menée hier dans cette zone frontalière, où la Russie a déployé des milliers de soldats nord-coréens, désormais envoyés en première ligne. "Les positions de l'Ukraine [dans la région de Koursk] sont importantes pour d'éventuelles futures négociations" assure le - toujours - secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken, à précisément deux semaines du retour de "l'imprévisible monsieur Trump"... 

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.