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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir des protections periodiques au cœur d'un décret gouvernemental

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Protections périodiques, 12 mars 2020. (STÉPHANIE BERLU / FRANCE-INFO)

On peut les appeler tampon, serviette, "cup" ou encore une culotte menstruelle : ce sont les protections périodiques. Et rien à voir avec les protections hygiéniques, puisque les règles ne sont pas sales, faut-il le rappeler. Encore récemment, ces protections étaient réservées au domaine de l’intime, pour ne pas dire taboues. Mais, désormais, elles sont régulièrement au cœur de l’actualité.

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Depuis des années, les associations de consommateurs, et même l'agence de sécurité sanitaire, publient des études inquiétantes sur des substances potentiellement toxiques - traces de dioxines et résidus de pesticides - retrouvées dans des tampons et des serviettes. Les associations réclament donc depuis des années la mise en place de nouvelles règles. Et ce sera bientôt chose faite avec un décret gouvernemental publié début juillet. Et pourtant, les associations voient rouge.

10 000 tampons et serviettes au cours d'une vie

Car le problème est que l’an dernier, le ministre de la Santé avait assuré que, bientôt, "Chaque femme saurait ce qu’il y a dans son tampon ou dans sa serviette". En réalité, le projet de décret dévoilé samedi 27 mai par le JDD, et que franceinfo a pu consulter, est loin d’être à la hauteur. Si le texte a le mérite d’indiquer sur la notice les risques de choc toxique, sur la composition, rien ou presque. Les fabricants devront seulement indiquer quels produits ont été ajoutés intentionnellement, comme, par exemple, le coton ou le parfum. Aucune indication sur la présence ou non de produits toxiques. Rien non plus sur une éventuelle interdiction ou même juste une limitation de ces toxiques, comme cela existe pour les couches.

En attendant, les protections périodiques restent donc toujours moins réglementées qu’un pansement. Elles ne sont pas considérées comme un dispositif médical, alors qu'elles sont en contact direct avec les muqueuses, et qu’une femme utilise en moyenne 10 000 tampons et serviettes au cours de sa vie. Plusieurs associations féministes viennent donc mettre en ligne une pétition, pour tenter de peser sur la décision du gouvernement avant que le décret n’ait reçu… son coup de tampon. 

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