Démission annoncée de Charles Michel : le président du Conseil européen s'attire les foudres de la presse belge
Onze mois avant la fin de mon deuxième mandat Charles Michel vient d’annoncer son intention de démissionner. Une démission, qui interviendra au plus tard le 16 juillet, pour le moins inattendue alors qu’en tant que président du Conseil européen son rôle est de représenter l’Union européenne au niveau international mais aussi d’assurer la continuité des travaux. Oui mais voilà en juin prochain auront lieu les élections européennes et Charles Michel estime qu’il est de sa responsabilité de porter "un projet pour l’avenir", en prenant la tête de liste de son parti le Mouvement réformateur (MR) belge. Pas question de regarder passer le train du scrutin juste pour pouvoir rester quelques mois de plus à son poste de grand ordonnateur des États membres, dépourvu de réel pouvoir.
Avec cette annonce effectuée samedi 6 janvier, Charles Michel provoque le courroux de la presse belge qui évoque la désertion d’un "Irresponsable", "Grossier", "Opportuniste". Même le journal Le Soir qui lui accorde le bénéfice du doute sur sa "volonté de renforcer la démocratie européenne", s'interroge et se demande s'il ne s'agirait pas... peut-être, d'un "calcul cynique qui trahirait l’idéal et le projet européen". D’autant plus qu’avec cette démission c’est le très nationaliste Premier ministre hongrois Viktor Orban qui pourrait prendre les rênes du Conseil européen.
Pas la première polémique
Cette annonce intervient alors que Charles Michel a déjà été au cœur de plusieurs polémiques. Le poste de président du Conseil européen échappe le plus souvent à l'attention médiatique, mais il s'est retrouvé ces derniers mois et bien malgré lui sous le feu des projecteurs. D’abord pour sa gestion disons assez… délétère du budget de la présidence du Conseil qui a littéralement explosé depuis son arrivée.
Charles Michel a notamment été épinglé par une enquête du journal Le Monde pour son amour immodéré des déplacements en avion privé y compris pour de courts trajets. Et puis il y a eu aussi cette affaire du sofagate en 2021. Quand il décidait lors d’une rencontre officielle avec le président turc à Ankara de squatter le seul fauteuil disponible, reléguant la présidente de la Commission européenne à un canapé placé en retrait des discussions. Ursula Von der Leyen envoyée au coin, ce beau plantage lui avait alors valu une réputation de misogyne, qui depuis ne l’a plus vraiment quittée. Un comble alors que Charles Michel est aussi connu pour être devenu il y a quelques années à 39 ans le plus jeune chef de gouvernement de l’histoire de la Belgique. Comme quoi il n’y a pas d’âge pour être un boomer.
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