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Environnement : une sixième limite planétaire vient d’être franchie et elle concerne l’eau douce

Six seuils écologiques sont désormais dépassés, d’après une étude publiée le 13 septembre 2023 par une trentaine de chercheurs. En cause, notamment, l’exploitation des ressources naturelles par l’humanité.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La rivière la Drôme, à Livron-sur-Drôme, asséchée, le 3 mars 2023. (FABRICE HEBRARD / MAXPPP)

Le changement climatique se poursuit et une sixième mesure qui concerne le cycle de l’eau douce, a été franchie. Celle-ci est divisée en deux entités : l’eau bleue et l’eau verte. L’eau verte, celle que les plantes et les végétaux absorbent, et qui retourne à l’atmosphère, a déjà été annoncée dépassée l’an dernier dans une étude. Cette fois, c’est l’eau bleue, celle qui coule dans les cours d’eau jusqu’à la mer ou qui est recueillie dans les lacs et les nappes phréatiques, qui est menacée, d’après une nouvelle étude.

L’humanité vient de dépasser cette dernière limite. Elle est en train de l’épuiser : des lacs et des rivières sont asséchés dès le printemps, des arbres perdent leur feuille pendant l’été et des champs de tournesol ne germent plus.

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C’est la conséquence de quelques dizaines d’années de politiques publiques qui ont amené à ce dépassement. D’abord, pour que l’eau bleue cesse de provoquer des inondations. Les cours d’eau ont été rectifiés, leur trajectoire modifiée pour qu’elle se jette plus rapidement dans les mers et les océans. Ensuite, comme il y avait moins d’inondations, on a éliminé les prairies inondables, ces zones humides en bord de cours d’eau qui permettaient de remplir les réserves souterraines. À la place, on a mis des champs de maïs toujours plus grands, qui ont nécessité de faire disparaître un peu partout les arbres et les haies, qui permettaient à l’eau bleue de s’infiltrer dans les sols et d’y rester.

D’autres limites planétaires sont déjà dépassées

En 2015, trois limites, autrement dit des seuils d’alerte, avaient été franchies, quatre en 2016, six en 2023. Changement climatique, érosion de la biodiversité (les espèces qui disparaissent), pollution chimique : autant de limites pourtant nécessaires pour garder la planète dans un état vivable. Seule la couche d’ozone, la neuvième limite continue à se rétablir.

Pour la couche d’ozone, de bonnes décisions politiques ont été prises en interdisant les produits qui la détruisait. Alors pourquoi ne pas agir pour les autres, pour l’eau bleue, par exemple, une ressource essentielle pour la Terre et sans qui rien n’est possible. Les scientifiques le disent, il est encore possible de revenir en deçà de ces seuils d'alerte : en refermant le robinet des déchets produits et de l’exploitation des matières premières et en ayant le courage politique de poser des limites.

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