"Cela mettra fin à la stigmatisation" : en Inde, la Cour suprême examine la légalisation du mariage homosexuel
En Inde, la Cour suprême indienne a commencé cette semaine à entendre les pétitions de dizaines de personnes homosexuelles, qui demandent la légalisation du mariage homosexuel dans ce pays conservateur, où les simples relations homosexuelles étaient encore considérées comme des crimes il y a peu.
C'est cette même Cour suprême avait dépénalisé les actes homosexuels il y a cinq ans, et aujourd'hui, certains des plus grands avocats indiens sont de nouveau à cette barre, face à un panel de cinq juges, réunis en chambre constitutionnelle. "Les couples homosexuels ont maintenant les mêmes droits que les autres. Ils réclament donc de pouvoir bénéficier des mêmes institutions de mariage et de famille, car ces institutions sont très respectées en Inde", explique l'avocat Mukul Rohatgi.
"Cela leur offrira une reconnaissance officielle de l'État, et mettra fin à la stigmatisation de ces couples. Car aujourd'hui encore, deux hommes qui se tiennent la main dans un parc sont stigmatisés."
Mukul Rohatgi, avocatà franceinfo
Débats diffusés en direct
Des milliers de personnes suivent les débats en direct sur internet ou à la télévision, entrainant parfois des oppositions vives : "L'institution familiale indienne est menacée", disent certains. "Qu'arrivera-t-il aux futurs enfants ?", disent d'autres. Ces arguments sont largement repris par le ministère public, farouchement opposé à cette légalisation.
Sur la forme, l'avocat du gouvernement affirme que c'est au Parlement de décider de telles réformes, même si dans les faits, la Cour suprême a déjà offert de nouveaux droits à la société indienne, en reconnaissant par exemple aux transgenres la qualité de troisième genre, au nom du principe d'égalité. Un principe constitutionnel qui peut très bien s'appliquer pour les unions de personnes de même genre.
Sur le fond, enfin, le procureur s'oppose au mariage homosexuel, en soutenant que c'est une demande "élitiste et urbaine". Cet argument est réfuté par le président de la Cour suprême, selon lequel il n'y a aucune donnée pour le prouver.
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