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En Indonésie, des initiatives pour préserver certaines espèces de singe

Des initiatives ont lieu dans des réserves naturelles en Indonésie pour protéger des singes menacés de disparition.

Article rédigé par franceinfo, Joel Bronner
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
un gibbon sur une pancarte dans le parc Tanjung Puting (Indonésie). (BARBARA WALTON / EPA)

Selon les dernières études, 60% des espèces de singes sur Terre sont actuellement en danger d’extinction en raison des activités humaines. Face à ce constat alarmant, des initiatives visent à les protéger de la disparition progressive de leur habitat et à sensibiliser les populations locales. Certaines ont lieu dans des réserves naturelles de Bornéo et aux Célèbes en Indonésie.

À Bornéo, la réserve de Tanjung Puting sert d'abri à un grand singe en danger critique d'extinction : l'orang-outang. Là-bas, depuis le début des années 2000, une ONG locale – FNPF – prend l'initiative de replanter des arbres qui constituent son habitat traditionnel. Des arbres, ils en ont ainsi planté plus de 40 000, comme le Nyatoh, qui peut atteindre 40 mètres. "Les orangs-outangs se nourrissent des fruits de cet arbre local, qui poussent deux fois par an" explique Mickey, guide dans cette réserve. "Il est impossible de préserver les orangs-outangs sans maintenir un environnement et un habitat qui leur soient favorables." En effet, en 20 ans, entre Sumatra et Bornéo, c'est 60% de la superficie de l'habitat de l'orang-outang qui a disparu.

Une déforestation massive dûe à l'exploitation minière

Le plus souvent, à Bornéo, c'est le développement massif des palmiers à huile – l’Indonésie est le premier producteur mondial d'huile de palme – qui est pointé du doigt. Mais le remplacement des forêts par ces palmiers se conjugue aussi avec l'exploitation minière et forestière. En bref, c'est le développement humain au sens large qui est à l'origine de cette situation. Dans le cas particulier du macaque noir à crête, aux Célèbes, sa survie est d'autant plus menacée qu'il continue aussi à être chassé pour sa viande.

Un macaque à crête devenu célèbre pour avoir "pris" un selfie

Ce singe était, en 2011, le premier animal à prendre l’équivalent d'un selfie, les yeux rivés sur l'objectif avec un large sourire. Lui aussi est en danger critique d'extinction. "En 1980, une étude indiquait que ces macaques étaient environ 300 par kilomètre carré. Cette étude, nous l'avons refaite en 2009. Et sur la même surface, nous n'en avons plus dénombré que 45" déplore Yandi, chercheuse pour le projet "Macaca Nigra".

Chaque semaine, les chercheurs se rendent donc dans les écoles du secteur pour faire passer le message de ne pas les chasser. Leur espoir, c'est que les enfants transmettent ensuite ce message aux familles, pour que les macaques puissent continuer à donner de la voix dans la jungle... et, pourquoi pas, à se prendre en selfie.

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