En Irlande, Galway, capitale européenne de la culture moins européenne que prévue
Traditionnelle capitale irlandaise des festivals et cette année, capitale européenne de la culture, Galway s’attendait à une saison exceptionnelle. Mais le coronavirus a réduit drastiquement la manne des touristes.
Sur la côte ouest de l’Irlande, la fête bat traditionnellement son plein en cette période de l’année. Mais le coronavirus a quelque peu changé la donne. S’il y a quand même du monde dans les rues, avec des masques sur le nez forcément, il y a deux grosses différences avec un été normal, les sons et les images.
La Galway estivale résonne d’habitude d’accents espagnols, américains, français… Mais avec les restrictions de voyage cette année, on n’entend que des accents irlandais. Et d’habitude, des artistes de rue, danseurs, musiciens, comédiens se produisent à chaque carrefour avec les attroupements qui vont avec. Or ils sont rares cette année à cause de la distanciation sanitaire imposée.
"C’était censé être notre meilleure année de l’histoire"
L’absence de touristes se fait également cruellement sentir d’un point de vue économique : pas de souvenirs, pas de visites guidées… Un coup dur pour Galway qui s’attendait à une saison exceptionnelle grâce à sa désignation comme capitale européenne de la culture cette année. Tout n’est pas annulé. L’équipe de Galway 2020 a réinventé son programme, qui a commencé mardi 1er septembre avec un nombre réduit d’évènements, qui ont dû être relocalisés, en ligne ou à l’extérieur. Mais pour les acteurs économiques, qui se préparent depuis six ans, la déception est grande. "C’était censé être notre meilleure année de l’histoire, déplore Niall McNelis, un bijoutier qui fabrique notamment l’anneau de Claddagh, une bague en argent représentant deux mains autour d’un cœur, symbole de Galway. On est très orientés touristes internationaux, américains".
Nous avions dessiné une collection spéciale pour Galway 2020, nos ventes de Claddagh s’annonçaient excellentes, nous avions investi beaucoup d’argent…
Niall McNelis, un bijoutier de Galwayà franceinfo
"Mais regardez ! Cette année, les gens qui viennent n’achètent pas de souvenirs, s’attriste l’artisan. Ils viennent pour manger, boire, se divertir. On est en baisse de 80% par rapport à l’année dernière". Pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, les pertes sont plus limitées. Le bilan définitif ne sera pas dressé avant l’automne.
Solidarité et optimisme
Ici, l’état d’esprit c’est solidarité et optimisme. 2020 sera probablement une année sans tourisme international mais Christelle Ward, guide touristique à Galway, croit qu’il y aura quand même un effet "capitale de la culture". "Ca irradie, en fait. Je pense que ça va être positif, mais dans les années à venir. On a eu la même chose avec Wild Atlantic Way, le circuit touristique de la côte ouest, en 2013. Ça devait être une année exceptionnelle mais en fait, ça a été le début d’une campagne marketing qui a eu des retombées beaucoup plus tard. Là c’est la même chose, selon moi. Même si les évènements n’ont pas eu lieu cette année, la publicité va quand même être là." Et en effet, tout n’est pas perdu puisque Galway 2020 a réussi à sécuriser des financements pour prolonger son statut de capitale européenne de la culture jusqu’en avril 2021.
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