Histoires d'Info. Benoît Hamon : "Être jeune et socialiste, ça représente un bel idéal." (1992)
Chaque semaine, un candidat à la présidentielle est passé au crible : son programme, son parcours, sa personnalité. Jeudi 16 février, nous nous arrêtons sur Benoît Hamon. Thomas Snégaroff retrace son itinéraire politique.
Benoît hamon, candidat socialiste à la prochaine élection présidentielle est passé au crible jeudi 16 février sur l'antenne de franceinfo. Avant d'être l'invité de "8h30 Aphatie" vendredi, Thomas Snégaroff dresse son parcours politique.
C'est à l'âge de 19 ans que Benoît Hamon entame son engagement politique. En 1986, sur les routes et les trottoirs de Brest, ulcéré comme une bonne partie de sa génération par l’idée d’une sélection à l’entrée des universités, il descend dans la rue contre la loi Devaquet. Mais contrairement à une bonne partie de sa génération, le jeune homme s’engagera durablement.
Benoît Hamon prend rapidement sa carte au Parti socialiste et milite au sein du courant rocardien. Car la vie au PS est une vie de courants. Voilà maintenant plus de trente ans que le Breton s'y baigne avec délice et talent : "Être jeune et socialiste, ça représente un bel idéal. C'est tout à fait en phase avec l'idéal européen." Déclare-t-il à l'université d’été du Parti socialiste, en 1992 à Avignon.
Le ministère de l'Emploi
Battu aux élections législatives de 1997, Benoît Hamon entre au cabinet de Martine Aubry, alors ministre de l'Emploi et de la Solidarité. Il y contribue largement à la mise en place des "emplois jeunes" et des 35 heures, une mesure qu’il n’hésite pas à défendre face aux critiques. En 2006, il répond ainsi à Ségolène Royal, candidate à l'investiture du PS en vue de l'élection présidentielle de 2007 : "Pour être au second tour, il faut d'abord rassembler son camp au premier tour. La manière de le faire n'est certainement pas de le déstabiliser en disant que le principal acquis des quinze dernières années doit être remis en cause parce qu'on ne gagne pas bien sa vie. Ce n'est pas vrai !"
À cette date, en 2006, Benoît Hamon est une voix qui compte au sein du Parti socialiste. Une voix qui a su se montrer discordante. Après le fiasco du 21 avril 2002, l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle, il anime le Nouveau parti socialiste (NPS) aux côtés d’Arnaud Montebourg et de Vincent Peillon. Le discours est critique et résolument à gauche : "Aujourd'hui, pour avoir du pouvoir, le peuple vote Le Pen. L'objectif est de donner la conviction au peuple que, pour avoir du pouvoir, c'est à nouveau au projet de la gauche qu'il faut faire confiance."
La voie de l'apaisement
Après avoir milité pour le "non" au référendum sur la Constitution européenne en 2005, Benoît Hamon choisit l’apaisement lors du congrès de la réunification du parti en novembre de la même année au Mans : "Le risque de scission n'existe que dans la tête de ceux pour qui le Parti socialiste est devenu insupportable, déclare-t-il alors. Quand un Bernard Kouchner dit 'Osons risquer la scission', qu'il ose quitter le PS !" dit-il.
Lors du congrès de Reims de 2008, Benoît Hamon parvient à unifier derrière son nom les courants les plus à gauche du Parti socialiste. Mais alors que certains quittent ensuite le PS pour fonder le Parti de gauche, lui reste fidèle. Il gagne un poste de porte-parole du parti, devenant ainsi une figure familère des Français. Ministre délégué chargé de l'Économie sociale et solidaire en 2012, Benoît Hamon occupe brièvement le poste de ministre de l’Éducation nationale en 2014.
L'heure de la démission
Hostile à la politique économique trop rigoureuse conduite selon lui par Manuel Valls et François Hollande, Benoît Hamon démissionne du gouvernement en août 2014. Mais là encore, il reste fidèle au parti.
Pour que la France s'en sorte, il faut que la gauche réussisse. Je ne vais pas entrer dans l'opposition et anéantir tout ce pour quoi je me suis battu auparavant. Benoît Hamon en 2014 sur France 2, alors qu'il vient de quitter le gouvernementRésolument à gauche, Benoît Hamon a toujours fait montre de loyauté à l’égard d’un parti qu’il a rejoint il y a maintenant plus de trente ans. Une bonne partie du destin du PS est aujourd'hui entre ses mains.
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