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Ils ont fait l'actu. François Salachas, neurologue à la Pitié-Salpétrière qui a interpellé Emmanuel Macron : "C'était vraiment un appel à l'aide"

Comme tous les étés, Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Lundi, le neurologue François Salachas qui a provoqué une discussion avec Emmanuel Macron lors de sa visite à l'hôpital la Pitié-Salpétrière ne regrette absolument pas cet échange.

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
François Salachas, neurologue à l'hôpital la Pitié-Salpétrière à Paris. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

 27 février 2020. Alors qu'Emmanuel Macron est en visite à la Pitié-Salpétrière à Paris pour évoquer la crise dans l'hôpital public, il est interpellé par un médecin. François Salachas, neurologue et membre du Collectif Inter Hôpitaux, demande au chef de l'État un geste en direction du personnel médical. "Vous savez quand il a fallu sauver Notre-Dame il y avait beaucoup de monde pour être ému. Là, il faut sauver l'hôpital public qui est en train de flamber à la même vitesse que Notre-Dame a failli flamber. Cela s'est joué à rien et là en ce moment, ça se joue à rien"La vidéo de l'échange entre le neurologue et Emmanuel Macron est devenue virale et a été vue des millions de fois sur internet.

Le clip a fait de François Salachas le porte-parole de la fonction publique hospitalière, bien malgré lui. Car le représentant du Collectif Inter Hôpitaux assure qu'il n'avait rien prémédité ce 27 février. "Cela a été le fait de saisir une occasion et ne pas la saisir se serait apparenté pour moi à une forme de désertion" confie le médecin qui ajoute, "je me suis dit qu'il fallait être cohérent avec ce que l'on faisait depuis six mois. On avait bien compris que rien ne se déciderait au ministère de la Santé et qu'Edouard Philippe (ndlr: alors Premier ministre) n'était pas très réceptif à nos demandes. D'une façon ou d'une autre, il fallait que je parvienne à faire passer à notre président la détresse des personnels soignants de l'hôpital public. Mon idée c'était que ça soit pas juste 20 secondes, qu'il entende ce que j'avais à lui dire. C'était vraiment un appel à l'aide".

Des "encouragements" insuffisants de la part du gouvernement depuis

Pour les soignants, "qui ont beaucoup donné depuis 10 ans", la situation est compliquée dit François Salachas. "Ils attendent autre chose que le fait qu'on les qualifie de héros, qu'on leur distribue des médailles, qu'on mobilise les concitoyens pour donner des RTT aux soignants..." Mi-juillet, le Ségur de la santé qui avait été lancé dans la foulée de la crise sanitaire, fin mai, a débouché sur une augmentation mensuelle de 180 euros pour le personnel hospitalier non soignant.

Le gouvernement a aussi débloqué une enveloppe annuelle de 50 millions d'euros pour financer l'ouverture ou la réouverture de 4 000 lits au sein des hôpitaux. Pour François Salachas, l'homme qui a interpellé Emmanuel Macron, il s'agit là de gestes d'encouragements, mais qui restent largement insuffisants.  

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