Ligue des Champions 2024-2025 : "Il va falloir qu'on continue à progresser parce que le niveau va s'élever", confie l'entraîneur du Stade brestois

Le 19 mai 2024, la qualification historique de l'équipe de football de Brest en Ligue des champions entraîne la liesse des supporters dans les rues. Après une victoire 3-0 à Toulouse, les joueurs du Stade brestois montent sur le podium de la Ligue 1 et leur entraîneur Éric Roy exulte : "Quel plaisir, quel bonheur, je les aime ces joueurs !" Une soirée et une saison historique pour les Rouges et Blancs : "C'est exceptionnel ce que l'on vit, décrit l'entraîneur, les émotions qu'on a vécues tout au long de l'année et là, en point d'orgue, ce final, c'est incroyable."

Derrière les succès du club breton, un coach d'exception

Un an auparavant, le club breton jouait encore le maintien en Ligue 1. Il va désormais affronter les grands d'Europe à partir du mois de septembre. En janvier 2023, la direction du club avait confié l'équipe à Éric Roy pour une opération de sauvetage. Après la qualification en Coupe d'Europe et avant celle en Ligue des champions, il a été désigné meilleur entraîneur de Ligue 1 pour la saison 2023-2024 par ses pairs. "Je pense qu'il faut toujours garder cette humilité… On vit sans cesse dans les critiques", tempère-t-il en rappelant qu'on peut passer d'un bas niveau à un très haut niveau, puis redescendre aussi facilement après quelques mauvais résultats.

Le coach de 56 ans originaire de Nice qui a aussi été joueur, directeur marketing et consultant football, reste modeste face à cette nouvelle mise en lumière. Il retient l'émotion collective et les défis qui attendent le club après la qualification pour la plus prestigieuse des compétitions. "Être directement qualifiés en Champion's League, c'était très très fort, c'est difficile à décrire, et c'est quelque chose dont on se souviendra tous individuellement après", se félicite l'entraîneur. Il ne se cache pas le fait que l'équipe va se modifier dès à présent, avec des joueurs qui viendront et d'autres qui bougent, comme Lilian Brassier parti rejoindre l'OM. "Forcément dans une carrière, les années passent, décrit-il, les joueurs partent, mais quelque part c'est quelque chose qui nous liera à vie. Et c'est vrai qu'on fait ce métier pour ce genre d'émotion."

Continuer à progresser sans se mettre en danger

Cette exposition nouvelle pour le Stade brestois a fait "prendre conscience" aux joueurs de leurs qualités et de leur valeur, mais il s'agit désormais pour Éric Roy de se préparer à une nouvelle saison "de tous les dangers". Il faut aborder les matchs de la Ligue des champions autrement exigeants sur le plan physique comme psychologique : "Il va falloir qu'on continue à progresser parce que le niveau va s'élever", résume-t-il.

La difficulté est d'évoluer dans une nouvelle cour avec un budget qui reste celui d'un petit club : "Forcément beaucoup de joueurs qu'on appelle sont intéressés pour venir chez nous, explique Éric Roy, mais le problème est qu'on a toujours moins d'argent que les autres. Sur l'année, le club va avoir des revenus supérieurs parce qu'il y a les revenus de la Ligue des champions, mais dès l'année prochaine, ce sera certainement terminé. Donc il n'y a pas la volonté de se mettre en danger sur les années suivantes."

Éric Roy va donc se consacrer de tout cœur dans la prochaine saison, "qui s'annonce passionnante mais certainement très fatigante aussi". La reprise du championnat à domicile pour les Brestois sera samedi 17 août, contre Marseille.