Musique : le "raï'n'blues" de Mademoiselle tresse les origines, les rythmes et les sonorités

Mademoiselle, c'est un projet improvisé comme les aimait Rachid Taha, à qui le premier disque du trio, sorti l'année dernière, est dédié. Improvisé mais emballant, tout de suite, cheminant entre les talents de ses membres : le rock et le blues de Rodolphe Burger, la voix majestueuse de Sofiane Saïdi et le oud rugueux de Mehdi Haddab. Les deux derniers sont algériens, en France depuis longtemps, et ils ont aimé ce projet dès le début : "Quand on a joué la première fois ensemble, on n'était même pas sûrs de convaincre 20 personnes ! Mais nous, on était convaincus. Et dès le premier concert, ça a pris. Même nous, ça nous a dépassé. Les ingrédients de ce qu'on propose sont des choses assez efficaces : le raï, rythmiquement irrésistible, du blues, du rock, de la violence..."

Mais attention : Mademoiselle n'est pas un assemblage de recettes, c'est une création. Le trio a écrit des titres, en a repris d'autres, de Jimi Hendrix notamment. Rodolphe Burger, en voyageur infatigable entre les projets, y tient beaucoup. "On ne s'est pas du tout dit qu"on allait faire de la fusion, souligne-t-il. On a tous les trois l'habitude de tenter des choses assez loin de notre territoire d'origine. Ce ne sont jamais des projets artificiels."

"Il faut que ce soit motivé par des choses profondes, par une affinité musicale réelle, que ça se tresse, que ce ne soit pas juste un collage ou une synthèse."

Rodolphe Burger

à franceinfo

Vendredi 12 juillet aux Vieilles Charrues, Mademoiselle, nom de groupe en forme de clin d'œil humoristique, avait aussi quelque chose à dire : "C'est un projet franco-algérien au sens fort, on fait le boulot que d'autres ne font pas..." Au printemps dernier, ils ont triomphé en Algérie, signe que les frontières ne sont rien face aux musiques sincères, irrésistibles et inspirées. Mademoiselle est tout cela à la fois.