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Édito
Élections européennes : les difficultés de Marie Toussaint dans un scrutin historiquement favorable aux écologistes
Les élections européennes représentent pour les écologistes, un rendez-vous qui leur tient à cœur. C’est leur scrutin fétiche. Il y a cinq ans, en 2019, Yannick Jadot avait grimpé sur la troisième marche du podium avec l’excellent score de 13,5% des voix. Dix ans plus tôt, en 2009, Dany Cohn-Bendit avait recueilli plus de 16% des suffrages. Si l’on remonte encore deux décennies en arrière, c’est lors des européennes de 1989 que les Verts ont obtenu leur premier résultat national de poids, avec 10,5 % pour la liste menée à l’époque par Antoine Waechter. D’ordinaire, nombre d’éléments jouent en leur faveur: leur identité résolument proeuropéenne et même fédéraliste, le mode de scrutin proportionnel, l’exemple de partis frères puissants comme les Grünen allemands : c’est dire si, le 9 juin, Marie Toussaint joue gros, mis pour l’heure, ce n’est pas très bien parti. ÉDITO.
La tête de liste des écologistes, invitée de "Demain l'Europe" vendredi 5 avril sur franceinfo, oscille, selon les sondages, entre 6 et 8% d’intentions de vote, loin derrière Raphaël Glucksmann qui pourrait rendre le leadership à gauche aux socialistes. Il faut dire que les écologistes ont accumulé les handicaps. Rétifs à la personnalisation de la politique, ils ont choisi une tête de liste inconnue du grand public, en mal de notoriété, et qui peine à en acquérir.
Ces derniers mois, les écologistes ont par ailleurs été plus préoccupés par des enjeux sociétaux peu mobilisateurs, que par les questions de pouvoir d’achat, d’immigration ou de sécurité, qui figurent au premier rang des préoccupations des Français. Enfin, ils ne cherchent pas à capitaliser sur l’expérience des maires des grandes villes conquises en 2020 - Strasbourg, Lyon, Bordeaux, etc - des élus qui se tiennent d’ailleurs à l’écart des sempiternelles querelles d’appareil du parti.
Peu de poids pour l'écologie dans cette campagne
À l’échelle de l’Europe, les autres partis Verts apparaissent, eux aussi, en reflux. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’urgence environnementale est comme passée de mode, au regard de l’envol des prix de l’énergie ou des produits alimentaires. On l’a vu récemment quand la colère paysanne a incité les gouvernements, en France et ailleurs, à remiser ou à repousser nombre de leurs engagements écologiques. Du côté des soutiens de Marie Toussaint, on tente de se rassurer en rappelant qu’il y a cinq ans, c’est dans les tout derniers jours de campagne que la liste Jadot avait fini par décoller.
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