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Feux de forêts, inondations : Emmanuel Macron et le gouvernement face aux défis climatiques

Entre la fin des incendies de forêts et le retour des inondations, une petite musique très critique rappelle que "gouverner, c’est prévoir"...

Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président de la République Emmanuel Macron entre la Première ministre Elisabeth Borne et la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, à l'Elysée à Paris le 25 juillet 2022 (LEWIS JOLY / POOL / AP POOL)

"Nous avions alerté en avril sur la sécheresse historique, mais rien n’a été fait". Ou encore : "Ils ont été incapables de prévoir". Les critiques n’ont pas manqué ces dernières semaines pour fustiger l’incurie supposée de ceux qui nous gouvernent, accusés de ne pas avoir pris les bonnes dispositions en amont pour éviter les 50 000 hectares partis en fumée partout en France. Sans compter la mobilisation de plus de 10 000 pompiers, personnels de la sécurité civile et renforts européens.

"Gouverner, c’est pleuvoir", avait ironisé le président Hollande, accompagné par un orage à chacun de ses déplacements. Par-delà la boutade, chacun a envie de se demander : mais que fait le gouvernement ?

Aller sur le terrain, c'est toujours trop tard aux yeux de ceux qui sont aux premières loges et qui ont tout perdu. Comme après chaque crise – cela a été le cas pour l’épidémie de Covid-19 avec le feuilleton des masques et des lits de réanimation –  il y a le réflexe du "plus jamais ça". Les dispositions d’urgence ne sont prises qu’après les drames, à la lumière de ce qui a manqué, de ce qui n'a pas été fait et du prix que nous sommes prêts à payer pour éviter le pire.

Ainsi, Emmanuel Macron a fait savoir depuis Brégançon qu’il réunira "tous les acteurs concernés" à l’Élysée afin de repenser le modèle de prévention et de lutte contre les incendies. En priant pour que les inondations ne soient pas de retour d’ici-là.

Quoi et comment anticiper ?

Il faut des années pour reconstituer une flotte de Canadair au niveau, ou encore les effectifs décimés de l’ONF (5 000 suppressions en 20 ans, près de quatre agents sur dix), des années pour réorganiser l’entretien de nos forêts, trop souvent en déshérence, ou encore la gestion de l’eau sur l’ensemble du territoire pour affronter la sécheresse.

Éric Brocardi, porte-parole très médiatique des sapeurs-pompiers, a raison d’appeler à se préparer aux inondations à venir : placer les personnes et les biens sensibles dans les étages, quand c’est possible. Mais comment effacer des décennies d’urbanisation sauvage qui ont modifié les paysages, les sols et exposent les populations à un risque majeur ?

Il est facile de lever l’index et de dire : nous vous l’avions bien dit, nous vous avions prévenu. Cela ne fait guère avancer le sujet. Parce que c’est désormais toute une organisation de la société qu’il faut repenser, sur le long terme. Face – et c’est la difficulté – aux défis climatiques qui frappent à notre porte... dès maintenant.

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