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Parti socialiste : opération survie

Après l’échec d’Anne Hidalgo à la présidentielle, le Parti socialiste se réunit aujourd’hui en Conseil national pour tenter de rebondir.

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, à Nîmes (Gard) le 7 septembre 2021 (MIKAEL ANISSET / MAXPPP)

Il s'agit même, tout simplement, de trouver quelques raisons d’exister encore. Une opération survie qui est aussi une opération de la dernière chance. Songez qu’avec 1,75 % des voix, Anne Hidalgo est arrivée loin, très loin de… Jean Lassalle, par exemple ! Une humiliation inimaginable pour un parti qui a géré le pays la moitié du temps depuis 1981.

Pour survivre, les socialistes doivent affronter une succession d’urgences. La première, c’est le leadership. Le Premier secrétaire du parti, Olivier Faure, n’a pas l’intention de démissionner. Par le passé, après chaque sévère défaite, ses prédécesseurs ont cédé la place : Jean-Christophe Cambadélis en 2017, Harlem Désir en 2014, Michel Rocard en 1994 ou Laurent Fabius en 1993. Mais pas lui. Olivier Faure a beau être accusé par certains, et par Anne Hidalgo elle-même, de ne pas avoir franchement soutenu la candidate, il s’accroche. Ce qui lui sauve la mise pour l'intant, c'est qu’un changement de chef ne suffirait évidemment pas à guérir le PS.

L’autre urgence qui mobilise les socialistes, c'est de sauver leur peau électorale aux législatives de juin. Ils n’ont que 28 députés sortants et rêvent de les conserver. Pour ça, ils ont besoin d’alliés. Olivier Faure a appelé les autres partis de gauche et les écologistes à s’entendre pour soutenir tous les députés sortants de la gauche. Mais La France insoumise lui a déjà répondu niet. Pas question pour les mélenchonistes de voler au secours des derniers députés socialistes.

Quel avenir pour la social-démocratie ?

L'oxygène politique dont le PS a besoin pour se reconstruire, il espère la trouver à l’extérieur. Raison pour laquelle Olivier Faure appelle les forces de gauche et écologistes à bâtir un "pacte pour la justice sociale et écologique". Son prédécesseur, Jean-Christophe Cambadélis va plus loin. Il prône "l’autodissolution" du PS pour préparer sa "refondation". Mais sur quelles bases ?

Les socialistes brandissent la République, la lutte contre les inégalités, la transition écologique, autant de thèmes sur lesquels ils ne sont plus moteurs à gauche. Dans les urnes, les voilà pris en sandwich entre Emmanuel Macron d’un côté, qui a été rejoint dès le premier tour par de nombreux anciens électeurs et dirigeants socialistes, et Jean-Luc Mélenchon de l’autre qui a affirmé son leadership à gauche sur une ligne beaucoup plus radicale. Au vu de cet état des lieux, la vraie question est donc de savoir si, en France, la social-démocratie n’aurait tout bonnement pas fait son temps.

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