Présidentielle : c'est "une défaite historique" du Parti socialiste, reconnaît Olivier Faure qui à "ce stade" ne va pas "abandonner le navire"
Le Premier secrétaire du PS appelle à voter Emmanuel Macron "pour éviter le pire", selon lui.
C'est "une défaite historique", reconnaît Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste lundi 11 avril sur franceinfo. Celui qui soutenait Anne Hidalgo pour cette élection présidentielle évoque au lendemain du premier tour, une "déception immense", "forte", "avec un score inédit pour le parti qui a dirigé le pays" à plusieurs reprises. "Nous allons très clairement et sans aucune ambiguïté appeler à voter Emmanuel Macron pour éviter le pire", a-t-il assuré.
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franceinfo : Comment qualifieriez-vous la défaite de la gauche ?
Olivier Faure : C’est une défaite historique. Ce serait idiot de ne pas le reconnaître. Effectivement, c'est une déception immense avec un score inédit pour un parti qui a dirigé à plusieurs reprises sous la Ve République le pays et à qui on doit tant, parce que c'est un parti qui est à l'origine de toutes les grandes conquêtes sociales, des grandes libertés aussi. Et donc, évidemment, c'est une déception forte.
C’est le parti ou Anne Hidalgo qui a failli ?
Je ne suis pas là pour régler des comptes avec qui que ce soit. Nous avons aujourd'hui une nécessité. Il y a maintenant un deuxième tour dans lequel nous allons très clairement et sans aucune ambiguïté appeler à voter Emmanuel Macron pour éviter le pire. Et ce sera donc le premier bulletin de vote qu'il faudra utiliser.
"Il y aura ensuite une élection législative dans laquelle celles et ceux qui ne veulent pas de la politique néolibérale que conduit le chef de l'État pourront s'exprimer et rééquilibrer ce qui se passe à l'Assemblée nationale."
Olivier Faure, Premier secrétaire du PSà franceinfo
Et il n'est pas dit qu'Emmanuel Macron disposera d'une majorité à l’Assemblée. J’appelle solennellement l'ensemble des forces de la gauche et de l'écologie à se retrouver pour cette élection législative, à faire en sorte que ce qui s'est produit dans cette élection présidentielle, la fragmentation, ne se reproduise pas, pour pouvoir conquérir de nouvelles circonscriptions et faire en sorte que nous puissions mettre en échec notamment la retraite à 65 ans.
Allez-vous vous retirer de la direction du parti ?
Il n'est pas question à ce stade d'abandonner le navire. Il faut au contraire mener le combat et faire en sorte que, dans quelques semaines, Emmanuel Macron ne dispose pas des moyens de mener la politique qu'il entend mener. Le message que les Françaises et les Français ont adressé assez largement dans cette élection présidentielle au premier tour, c'est qu'ils ne veulent pas de ces réformes qui sont à contre-courant de ce qu'est le modèle social français.
Le Parti socialiste n’a pas dépassé les 5% au premier tour. Les frais de campagne ne seront pas remboursés. Êtes-vous au bord de la faillite ?
Non, pas du tout. En fait, nous n'avons pas eu recours à un emprunt. Nous avons autofinancé la campagne et donc il n'y a pas de dette à rembourser. Les appels aux dons sont toujours nécessaires parce que cela permettrait d'avoir des permanents, d'avoir des gens qui peuvent nous aider à reconstruire. Mais il n'y a pas de faillite comme beaucoup l'auraient souhaité.
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