Présidentielle : l'épreuve du projet de second mandat pour Emmanuel Macron
Le candidat Emmanuel Macron présentera son projet jeudi 17 mars, lors d’une grande conférence de presse qui se déroulera à Aubervilliers, en banlieue parisienne.
Le président-candidat n'avait pas le choix, mais c’est toujours une étape un peu délicate pour un sortant candidat à sa réélection. Parce qu’un programme pour un second mandat, c’est aussi, en creux, une critique de ce que l’on n’a pas fait au cours du premier. C’est encore plus le cas cette fois-ci puisque la deuxième moitié du quinquennat a été "gelée" par le mouvement des "gilets jaunes" d’abord puis, surtout, la crise sanitaire.
Des engagements pris en 2017, comme celui de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires ou la réforme des retraites, sont passés par dessus bord. Au fond, avec son projet, Emmanuel Macron, va devoir donner du sens.
Un second mandat, pour quoi faire ?
Pour l’heure, ce qui semble donner du sens à la candidature d’Emmanuel Macron, ce sont surtout les crises. Et d'abord la guerre en Ukraine, l’Europe plongée dans une tourmente inédite depuis 1945, et un président qui se fait fort de protéger les Français. Ce n’est pas rien, c’est une mission déterminante bien sûr, mais ça ne suffit pas à définir un projet pour un second mandat.
Après avoir retardé le plus possible son entrée sur le ring de la campagne, le candidat Macron a parfois donné l’impression depuis dix jours de fuir le match. Il refuse de débattre avec ses concurrents, ce qui a donné lundi soir une litanie d’interventions sur TF1 où huit candidats se sont succédé pour évoquer leur vision de la guerre en Ukraine et de ses conséquences en France. Et il a choisi une entrée en campagne plutôt tranquille devant un parterre de citoyens très sage à Poissy la semaine dernière.
Emmanuel Macron obligé de prendre davantage de risques
Le chef de l'État fait la course en tête dans des sondages qui en font le grandissime favori du scrutin. Mais le risque d’une campagne trop prudente, c’est l’ennui, et finalement l’immobilisme. À l'Élysée, on est convaincu qu’une campagne furtive, presque subliminale, ne suffira pas. Non seulement à l’emporter, mais surtout à gouverner ensuite en cas de réélection.
D’où le souci de mettre sur la table des sujets qui fâchent, comme le report de l’âge de la retraite à 65 ans. Et l’obligation pour le candidat Macron de porter un projet qui suscite de l’envie. Pas gagné quand on mesure l’indifférence actuelle d’une bonne partie de l’opinion pour une campagne qui pourrait bien annoncer une nouvelle poussée de l’abstention le 10 avril prochain.
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