Situation en Ukraine, crise des carburants : le chef de l’Etat a-t-il été convaincant ?
Emmanuel Macron était l’invité hier soir de "L’Evénement", la nouvelle émission politique de France 2. Une émission consacrée pour l’essentiel à la guerre en Ukraine et à ses conséquences.
Emmanuel Macron a essayé de se montrer pédagogue pendant une heure, un exercice assez complexe avec toujours le souci de chercher une position d’équilibre. Bien sûr, dans la guerre, Emmanuel Macron est résolument aux cotés de l’Ukraine et des Ukrainiens pour les "aider à résister". Il a d’ailleurs promis que la France allait accroître encore ses livraisons d’armes, de canons Caesar, et de systèmes antimissiles. Mais il a aussi répété qu’il continuerait de parler avec Vladimir Poutine "à chaque fois que cela sera nécessaire" car, "à un moment donné, il y aura une discussion de paix avec la Russie et avec l’Ukraine".
Le chef de l’Etat a même précisé que pour rester fidèle sa doctrine, qui prétend protéger ses intérêts vitaux, la France ne riposterait pas à une éventuelle frappe nucléaire russe tactique en Ukraine. Ferme avec Moscou, le président ne veut pas verser dans le jusqu’au boutisme pour éviter l’escalade.
Crise des carburants : la CGT en ligne de mire
Sur le front intérieur aussi, il prétend tenir une ligne de crête. Mais c’est comme sur la scène internationale : on voit assez clairement de quel côté il penche. Hier soir, à propos du conflit sur les carburants, le chef de l’Etat a déploré des négociations salariales tardives, exalté le dialogue social, mais il a surtout ciblé la CGT. Il a exhorté le syndicat à "laisser le pays fonctionner" et menacé de multiplier les réquisitions des personnels en cas de blocages persistants. Au passage, Emmanuel Macron s’est apitoyé sur le sort des automobilistes contraint de "faire la queue pendant des heures au milieu de la nuit pour trouver de l’essence".
À l’Elysée, on sait qu’avec ce conflit qui dure, la bataille de l’opinion va être décisive au cours des prochains jours. Au moins jusqu’à la manifestation de la Nupes, dimanche 16 octobre. Avec cette émission sur France 2, Emmanuel Macron n'a pas encore repris la main, mais disons que ballotté depuis sa réélection par une addition de crises, militaire, sociale, ou climatique, il s’est efforcé de tracer "un cap". Le chef de l’Etat a répété le mot à de nombreuses reprises. Un effort qui soulignait aussi, par contraste, à quel point, c’est sans doute l’absence de cap clair, de boussole, qui explique les débuts poussifs de son second quinquennat.
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