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Aux États-Unis, les hommages pleuvent après la mort de Dave Brandt, le fermier star d’internet

Dave Brandt est décédé à 76 ans samedi 27 mai dans un accident de voiture. Il laisse derrière lui non seulement le célèbre mème du "travail honnête" sur Twitter, mais surtout un plaidoyer pour l’agriculture régénérative, sans travail du sol. Une révolution aux États-Unis.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le mème de Dave Brandt a fait le tour du monde. (CAPTURE D'ECRAN)

Au pays des méga-tracteurs et des moissonneuses-batteuses bodybuildées, c’est un fermier de l'Ohio hors normes qui s’est démené toute sa vie pour défendre le monde agricole et en révolutionner les pratiques, les rendre durables. David Brandt, 76 ans, n’est plus, et depuis ce week-end, les hommages pleuvent de toutes part, notamment sur le réseau social Twitter, puisqu’en plus d’être agriculteur, Dave Brandt était aussi (bien malgré lui) ce qu’on appelle un mème, c’est-à-dire une image, accompagnée d’une citation, utilisée, réutilisée, sur-utilisée pour blaguer sur Twitter. 

Sur ce mème, on peut le voir en salopette bleu et chemise à carreaux, en plein milieu de son champ garni de jeunes plants sous ce titre : "C’est pas grand-chose, mais c’est un travail honnête." Phrase qu’il a prononcée une fois et qui est immédiatement devenue mythique. C’est simple, ce mème a été utilisé des millions de fois, pêle-mêle par des élèves sortant d’un examen, par des apprentis cuisiniers présentant une photo de leur premier plat, par des sportifs arrivés bons derniers, bref, par autant de gens qui aujourd’hui lui rendent hommage, à l’unisson avec le monde agricole que son travail honnête a considérablement bouleversé. 

Son expérience commence en 1971, lorsqu’il rentre de son service militaire au Vietnam et hérite de la ferme de son père. Brandt est jeune et sans argent, donc il vend une partie des terres, et décide sur les 400 hectares restant de produire du maïs, du blé et du soja en faisant un maximum d’économies. Et le premier poste de dépense qu’il va réduire, c’est celui du carburant. Il opte pour le non-travail du sol : pas de labour, pas de herse ni de rouleau pour retourner la terre en profondeur. Résultat : les vers de terre brassent la terre gratuitement, l’enrichissent, et très vite, Dave Brandt réalise qu’en plus d’économiser de l’essence, sa terre produit plus, plus vite et surtout ne part pas en poussière comme celle de son voisin. Il développe la rotation des cultures, le fait de ne pas cultiver la même chose au même endroit, la couverture permanente du sol, le fait de cultiver été comme hiver. Et ça marche.

Cela s’appelle l’agriculture régénérative et Dave Brandt s’en est fait le vulgarisateur numéro un aux États-Unis. Il a formé des milliers de jeunes, travaillé avec les agriculteurs conventionnels et les bios, co-signé des études scientifiques, multiplié les conférences, dont une à la COP21, la conférence climat à Paris en 2015. Et c’est tout ça qui est salué aujourd’hui, son travail par la preuve, comme il l’a dit lui-même : "un travail honnête".

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