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L'info de l'Histoire : la dette, une passion française

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Article rédigé par franceinfo, Fabrice d'Almeida
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Publié Mis à jour
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Nicolas Sarkozy et François Hollande à l'Elysée le 15 mai 2012 lors de la passation de pouvoirs entre l'ancien et le nouveau président (YOAN VALAT / EPA)

Alors que la note de Standard and Poor’s est tombée, un regard sur l’histoire de la dette nous montre son caractère récurrent. Car dès le Moyen-Âge, les rois utilisaient déjà la dette pour financer les guerres ou résister aux crises. Croisades ou guerre de Cent ans ont nécessité des emprunts auprès de banquiers lombards ou français. Philippe le Bel ou Charles VII ont même modifié la monnaie pour réduire leur dette. Et François Ier a initié le principe de l’emprunt public. Jusqu’à la Révolution, les souverains ont fait plusieurs fois faillite et renoncé à rembourser la dette. Louis XVI lui-même sentait son poids et c’est pour cela qu’il a voulu réunir une assemblée (les États Généraux) pour obtenir de nouveaux impôts. Cela a déclenché la Révolution.

Un outil de gouvernance

Dans l’histoire contemporaine, surtout au XXe siècle, les guerres ont creusé la dette et nécessité des emprunts d’État. Mais c’est vraiment avec les crises pétrolières (1973 et 1979) et la financiarisation mondiale que les gouvernements se sont mis à l’utiliser comme outil banal de gouvernance. D’où un rôle nouveau des agences de notations comme Standard and Poor’s afin que les investisseurs sachent à quoi s’en tenir. En 2012, le débat sur le poids de la dette s’est invité dans la campagne présidentielle avec les fameux trois AAA de notation qu’il fallait conserver à tout prix. Le candidat François Hollande et le ministre de l’Économie François Baroin ont brisé des lances sur le sujet.

Dans la longue durée, la dette paraît indispensable. Elle fabrique des investissements. Mais sa charge peut faire tomber un régime politique, et même une monarchie constitutionnelle comme la Ve République.

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