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Au Front national, il y a "une grande insincérité" et "pas d'avenir", estime Florian Philippot

L'eurodéputé et président des Patriotes, Florian Philippot, était l'invité de "L'Interview J- 1", jeudi, à la veille d'un meeting de la plateforme "Les Amoureux de la France" menée par ses concurrents directs à l'extrême-droite.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Florian Philippot dans le local national du mouvement politique Les Patriotes à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le 18 décembre 2017. (MAXPPP)

Florian Philippot, eurodéputé, souverainiste, ancien frontiste et désormais président du mouvement Les Patriotes, était l'invité de L'Interview J-1, jeudi 8 février, sur franceinfo. Il cherche sa place, mais la concurrence est rude entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. Demain, vendredi, "Les Amoureux de la France" tiennent un meeting à Nice. Cette plateforme réuni Nicolas Dupont Aignan et Jean-Frédéric Poisson, mais aussi l’épouse de Robert Ménard. 

L’union avec eux ne ferait-elle pas la force selon vous ?

Je n'ai jamais été invité à leurs réunions (...) Je tends la main à tous les patriotes, d'où qu'ils viennent. Nous ferons une grande marche pour la France le 24 mars, et tous les responsables qui sont attachés à l'indépendance nationale sont les bienvenus (...) Si Nicolas Dupont-Aignan est vraiment attaché à l'indépendance nationale, il a toute sa place. Maintenant, je ne sais pas ce qu'il en est parce qu'il veut, comme d'autres, simplement réformer l'Union européenne de l'intérieur; il ne remet plus en cause l'euro (...). Marine Le Pen, elle, a clairement fait le choix de tourner le dos au combat contre l'Union européenne, à l'indépendance nationale (...) Nicolas Dupont-Aignan se rapproche du Front national, j'ai fait le chemin inverse. Chacun ses choix. Mais, moi, je pense qu'il n'y a pas d'avenir au Front national. Il y a une grande insincérité maintenant dans le combat du Front national. Moi, je ne ferai pas le choix du Front national.

Votre candidate patriote, Sophie Montel, a fait 1,19% lors des élections législatives partielles dans le Territoire de Belfort. Comment pouvez-vous être confiant après ça pour votre formation politique ?

Nous avons quatre mois d'existence ! Donc, c'est tout à fait normal. Rome ne s'est pas faite en un jour. C'est un score modeste. Mais, à Belfort, nous étions à 0,5 points près du Parti socialiste. Nous sommes en train de nous construire. Nous avons notre congrès de lancement à Reims le 18 février (...) et nous avons, nous, le défi de la notoriété, nous faire connaître, faire connaître nos positions.

Avez-vous une réaction aux rumeurs de harcèlement sexuel visant le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot ?

Je ne sais pas ce qui est vrai, ce qui est faux dans cette affaire. Ce que je demande simplement au ministre en charge de l'Environnement, c'est de s'occuper d'environnement (...) Je n'ai pas à l'accabler sur ce sujet-là tant qu'il n'y a pas de réalité d'affaire ou judiciaire, sinon on tombe complètement dans une espèce de fausse démocratie de la rumeur ou du bruit (...) Il y a eu une libération de la parole qui est bienvenue sur les violences faites aux femmes. Après, on connaît tous les dérives possible de cette démocratie de l'opinion où en fait la rumeur peut remplacer la justice ou la démocratie elle-même. 

Que pensez-vous de la future police de sécurité au quotidien (PSQ), présentée aujourd'hui par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb ?

Nous verrons bien. Nous regarderons d'ailleurs les effectifs dans le détail parce que, souvent (...) on déshabille Paul pour habiller Jacques (...) Or, il faut créer des postes. Il y a un problème d'effectifs et de moyens, héritage du mandat de Sarkozy. (...) Il faut que ce soit 10 000 créations nettes sur le mandat, minimum. Et, ce qu'attendent les policiers et les gendarmes, c'est une réponse judiciaire adaptée. 

Mardi dernier, Jean-Pierre Chevènement était présent à la cérémonie d’hommage au préfet Claude Érignac à Ajaccio, en Corse-du-Sud. Cela a dû vous faire plaisir, vous l'ancien militant chevènementiste... 

Oui, d'ailleurs j'avais suivi Chevènement à l'époque sur l'affaire corse. Souvenez-vous, il était ministre de l'Intérieur en l'an 2000, il avait démissionné sur les Accords de Matignon qui accordaient une autonomie supplémentaire à la Corse. J'ai apprécié des parties du discours du président Macron -où il refuse la co-officialité de la langue corse et le statut de résident- mais, au milieu, il y a une énorme tâche : d'un coup, il indique qu'il va accepter de mettre la Corse dans la Constitution. Là, on ouvre la boîte de Pandore. Ce n'est pas du tout chevenementiste, ce n'est même pas Républicain (...) Je ne veux pas d'un avenir à la Nouvelle-Calédonie pour nos compatriotes de Corse.

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