Semi-conducteurs : les investissements de l'Etat sont "une très bonne nouvelle pour la chaîne de valeur" en Europe, selon Pierre Barnabé, directeur général de Soitec
Les puces électroniques sont partout dans nos ordinateurs, nos téléphones portables et nos voitures. La période post-Covid nous a montré combien nous étions dépendants de l'Asie. D'où des investissements de l'ordre de 2,9 milliards d'euros dans les semi-conducteurs annoncés le 5 juin par l'Etat français dans l'usine montée par ST Microelectronics et Global Foundries à Crolles, près de Grenoble. Pierre Barnabé, directeur général de Soitec, conçoit et fabrique des matériaux semi-conducteurs. Il bénéficie évidemment de ce tournant stratégique. "Soitec associe des matériaux semi-conducteurs pour faire des produits qui viennent à la base de composants qui après rentrent dans la composition des voitures, des téléphones, des objets connectés" développe le directeur général de Soitec, Pierre Barnabé. "ST Micro Electronics est un de nos clients, Global Foundaries aussi. Et les 3 milliards d'aide et les 7 milliards d'investissement total pour le site de Crolle sont une bonne nouvelle pour nos clients et partenaires et nous nous en félicitons. Et c'est une bonne nouvelle pour Soitec puisque derrière, c'est notre technologie qui va être utilisée. C'est donc effectivement une très bonne nouvelle pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs en Europe et pour Soitec."
Si l'Etat peut mobiliser tout cet argent public, c'est parce que l'Union européenne a mis en place un Chips Act qui assouplit les les règles en matière de subventions publiques pour reconquérir des parts de marché au niveau mondial. 43 milliards au total pour que les semi-conducteurs européens représentent 20% du marché mondial en 2030, soit quatre fois plus qu'aujourd'hui. "Les Etats-Unis ont annoncé un équivalent du Chips Act, la Chine investit également pour conquérir ce marché, explique Pierre Barnabé. L'Europe s'est organisé pour reconquérir ces chaînes de valeur. Et d'ailleurs, Soitec en bénéfice, car nous avons une extension de notre usine pour la voiture électrique, qui en a bénéficié." Et l'Europe a tout son rôle à jouer, selon le directeur général de Soitec : "Il faut de l'argent, mais pas que. L'Europe a la chance de bénéficier de grands centres de recherche, de grandes universités parmi les meilleures au monde dans les semi-conducteurs. Il y avait beaucoup d'actifs européens qui ne demandaient qu'à être activés par des fonds pour être remis à niveau sur le marché des semi-conducteurs."
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