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"20 000 personnes sont en attente de greffe" : le professeur Lantieri appelle à banaliser le don d'organe en France

Le professeur Laurent Lantieri, premier chirurgien à réaliser une greffe totale de visage, appelle, samedi sur franceinfo, à banaliser le don d'organe.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le professeur Laurent Lantieri, le 22 juin 2019. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

À l'occasion de la Journée de la greffe et du don d'organe, samedi 22 juin, le professeur Laurent Lantieri appelle à "banaliser" le don d'organe et surtout "à en parler aux enfants". Le chef du service de chirurgie plastique à l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, a été le premier à réaliser une greffe totale de visage, en 2010. Aujourd'hui, "environ 6 000 greffes sont faites par an en France, dit-il, mais 20 000 personnes sont en attente de greffe et les listes s'allongent".

En France, "tout le monde est un donneur supposé à moins que vous ne vous soyez opposé de votre vivant, rappelle Laurent Lantieri. Si vous ne vous êtes pas opposé, vous êtes donneur potentiel. On estime que le don d'organe est intrinsèque au fait que vous êtes vivant et en France".

Autoriser le cannabis : "Totalement délirant"

Le débat sur la légalisation du cannabis en France a repris après la publication d'un rapport du Conseil d'analyse économique défendant la légalisation et la création d'un "monopole public de production et de distribution du cannabis", avec producteurs agréés et boutiques spécialisées. Pour le professeur Laurent Lantieri, il s'agit d'"une drogue nocive, en particulier pour les adolescents où elle fait des ravages neurologiques". Le chef du service de chirurgie plastique estime qu'"autoriser quelque chose qui est nocif au prétexte qu'on n'arrive pas à le contrôler [lui] paraît totalement délirant".

Le professeur Lantieri assure qu'"un adolescent qui se met dans le cannabis se retrouve avec un QI qui baisse de 7 points". Le chirurgien plasticien fait référence à une étude de 2012 (en anglais) selon laquelle une forte consommation de cannabis chez l'adolescent et le jeune adulte était liée à une perte de points de QI. Une étude qui a été contestée et contredite par d'autres travaux, notamment par le Journal of psychopharmacology et la revue Proceedings of the national Academy of Sciences.

Quant au cannabis thérapeutique, "c'est autre chose, comme l'opium thérapeutique qui donne la morphine", défend le professeur Lantieri. Le "cadre législatif n'est pas le problème", dit-il, assurant qu'il y aura "des cadres dans lesquels on va pouvoir faire des études".

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