"Arrêtons d'opposer les causes" : Stéphane Bern revient sur la polémique autour des dons pour Notre-Dame
L'animateur Stéphane Bern, chargé de mission sur le patrimoine, était l'invité du 8h30 politique, samedi sur franceinfo. Il est notamment revenu sur les dons et l'objectif de cinq ans fixé par Emmanuel Macron pour reconstruire la cathédrale.
Alors que l'afflux vertigineux des dons - notamment de grands patrons - pour reconstruire la cathédrale Notre-Dame incendiée suscite la polémique, Stéphane Bern, invité de franceinfo samedi 20 avril, a appelé à ne pas "opposer les causes". Celui-ci, chargé d'une mission de préservation du patrimoine, animera samedi sur France 2 une soirée spéciale Notre-Dame, le grand concert en hommage au monument historique.
"Au début, on voulait faire une soirée d'appel aux dons parce qu'on pensait que ça allait être difficile de récolter de l'argent pour la Fondation du patrimoine, et en fait, l'argent afflue du monde entier, pas seulement les grandes fortunes", a-t-il souligné. "La fondation du patrimoine a récolté cette semaine 20 millions d'euros de petits donateurs." Quant aux dons effectués par les grands patrons, Stéphane Bern a tenu à faire une mise au point.
J'aimerais qu'on donne 2 milliards pour qu'il n'y ait plus personne qui dorme dans la rue, évidemment, mais en même temps c'est une contribution volontaire. Vous ne pouvez pas vous choquer du fait que les gens sentent que Notre-Dame de Paris est quelque chose qui est l'âme de la France.
Stéphane Bernà franceinfo
"J'ai été en rapport avec les grands donateurs internationaux, ce sont des grands mécènes américains, brésiliens, anglais. Ils n'ont pas demandé un reçu Cerfa de défiscalisation, ils s'en fichent : c'est de la philanthropie pure, ils sont émus par ce qu'ils voient", a-t-il assuré.
Favorable à une reconstruction à l'identique
L'argent doit servir à la reconstruction, mais comment refaire Notre-Dame ? "Vous me rangerez de toute façon du côté des anciens : je suis pour qu'on refasse Notre-Dame à l'identique", a affirmé Stéphane Bern. Le débat fait rage entre ceux qui veulent bâtir à l'identique et ceux qui prônent l'utilisation de matériaux modernes comme le titane pour la toiture ou une architecture plus contemporaine de la flèche.
Ayons un peu d'humilité par rapport au passé et à notre histoire.
Stéphane Bernà franceinfo
"J'entends les délires de certains architectes (...) qui voient une flèche de cristal ou de verre… Je serais plutôt d'avis, si on veut aller vite, qu'on ne soit peut-être pas obligés de refaire la charpente en bois, mais peut-être comme à Reims une charpente en béton, ou en métal comme à Rouen. La question se pose, c'est une question de coût aussi", a estimé l'animateur.
Emmanuel Macron a eu "raison" de fixer un calendrier
La cathédrale sera reconstruite dans cinq ans. C'est en tout cas l'objectif fixé par Emmanuel Macron. Selon Stéphane Bern, le président a eu "raison".
On le tient ou on ne le tient pas mais c'est bien en tout cas de montrer qu'il a cette volonté.
Stéphane Bernfranceinfo
"Moi qui aime l'histoire et qui pense aux bâtisseurs de cathédrales… On l'a construite en 180 ans ! Autrefois, il fallait pour 70 ans rien que pour les poutres", a souligné le passionné.
Pour tenir le calendrier, Emmanuel Macron a nommé un "Monsieur reconstruction". C'est donc au général Jean-Louis Georgelin qu'incombe la lourde tâche de faire respecter les délais. Ce dernier a d'ailleurs promis à l'archevêque de Paris de "lui rendre les clés" de Notre-Dame "dans cinq ans", a assuré samedi sur franceinfo Stéphane Bern. "J'ai entendu les premières déclarations du général Georgelin lors de la réunion [du comité de restauration, ndlr], je pense que ça va filer doux ! Il a vraiment envie que ça aille très vite." Jean-Louis Georgelin a également "fixé un délai de deux mois pour qu'on mette hors d'eau et hors d'air" la cathédrale, déjà très endommagée.
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