Députés "insoumis" convoqués par la justice : Manon Aubry pointe "la démesure du dispositif de perquisition"
"La justice tranchera, honnêtement, je ne suis pas très inquiète", a estimé sur franceinfo samedi Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise aux élections européennes.
"Je n'étais pas présente au moment des perquisitions, donc il est difficile pour moi de juger les conditions dans lesquelles elles ont été conduites", a estimé samedi 2 mars sur franceinfo Manon Aubry, tête de liste La France insoumise (LFI) pour les élections européennes. Elle réagit à la convocation par le parquet de Bobigny des députés LFI, Jean-Luc Mélenchon, Adrien Quatennens et Alexis Corbière, la semaine prochaine.
Ils seront entendus par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) dans le cadre de l'enquête ouverte notamment pour "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique. En octobre dernier, des accrochages avaient eu lieu lors des perquisitions visant le siège de LFI ainsi que le domicile de Jean-Luc Mélenchon.
Moi je n'ai pas vu de violence physique, la justice tranchera. Honnêtement, je ne suis pas très inquiète.
Manon Aubryà franceinfo
"Il faut pointer la démesure du dispositif de perquisition eu égard aux reproches et aux poursuites faits à La France insoumise et on peut s'interroger du 'deux poids deux mesures', quand on voit par exemple l'absence d'arsenal judiciaire à l'encontre des policiers qui ont commis des violences policières. Maintenant, c'est dans les mains d'un juge d'instruction", indique la tête de liste aux européennes.
Le parquet de Paris avait ouvert en octobre dernier une enquête pour "menaces ou actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire" et "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Ces faits sont passibles de trois ans de prison. Ces perquisitions étaient menées dans le cadre de deux enquêtes, sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires européens et sur les comptes de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon.
"Gilets jaunes" : une situation "extrêmement risquée"
Manon Aubry a également été interrogée sur les "gilets jaunes", alors que de nouvelles mobilisations sont prévues samedi partout en France. Elle déplore le manque de crédit accordé par le gouvernement : "Après 16 semaines de mobilisation, alors que les revendications sont majoritaires dans le pays en termes d'attente populaire. Je pense au référendum d'initiative citoyenne, je pense à la question du partage des richesses, d'avantage de justice fiscale que le gouvernement continue de balayer d'un revers de la main en disant 'circulez y a rien à voir' et va même jusqu'à faire un amalgame entre l'ensemble des manifestants et les violences."
On a un peu le sentiment que le gouvernement met de l'huile sur le feu, c'est dommage.
Manon Aubryà franceinfo
"C'est une situation extrêmement risquée dans laquelle se positionne actuellement le gouvernement. C'est dommage parce que la démocratie aurait dû conduire à davantage d'écoute et de dialogue. La question qui se pose à la fin c'est 'qui va trancher' ? Est-ce qu'il va y voir un référendum", interroge Manon Aubry.
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