COP 28 : quelle place pour l'accord de Paris dans les négociations actuelles ?
Les négociations à la COP 28 de Dubaï se sont poursuivies jusque tard dans la nuit lundi 11 décembre. Et rien n’est acquis sur l’obtention d’un texte d’accord mardi comme le prévoit pourtant l’agenda. Huit ans jour pour jour après la signature de l’accord de Paris, l'urgence climatique peine encore à faire consensus.
Pourtant l'accord de Paris n’a cessé d’être cité par le président de cette COP, Sultan Al-Jaber, comme l'étoile du berger, le cap à ne pas perdre de vue. Ce cap, c’est de maintenir l’élévation de la température mondiale, en dessous des 1,5 ou 2 degrés d'ici la fin du siècle, par rapport au niveau pré industriel. Il faudrait pour cela notamment réduire d’un quart la demande de toutes les énergies fossiles, dans les 10 ans à venir. C’est pour cela que le projet d'accord présenté lundi, peu contraignant, sur la réduction du recours au pétrole, gaz et charbon est jugé très insuffisant.
Une base juridique
L'objectif d'1,5 degré est inscrit dans l'accord de Paris pour plusieurs raisons. À ce niveau de réchauffement planétaire, les scientifiques ont identifié qu'on risquait d’atteindre des niveaux de dégâts irréversibles pour les glaciers, les forêts et les océans. De nombreux pays vulnérables, vont en outre se trouver démunis financièrement, pour faire face aux dégâts dus au changement climatique. Avec l’accord de Paris, ils disposent d’une base juridique pour demander des compensations financières aux pays riches, les plus émetteurs de carbone.
Le problème, c’est que l’accord de Paris n’est pas contraignant. Aujourd’hui nous nous dirigeons vers un réchauffement de 2,5 à 3 degrés d’ici la fin du siècle. C’est pour cela que de nouvelles lignes directrices, claires et partagées par tous, sont attendues à Dubaï. Les signataires se sont quand même engagés à transmettre aux Nations unies leur bilan carbone, et leur feuille de route pour le réduire. Ce ne sont certes que des promesses mais ne pas les tenir peut nuire à la réputation d'un pays sur la scène internationale. Le secrétaire de l’ONU sur le changement climatique, Simon Stiell l’a rappelé lundi dans ces négociations climatiques, "si quelques-uns veulent gagner en faisant perdre les autres, dit-ic’est la recette d’un échec collectif".
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