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Airbus annonce un avion à hydrogène dans quinze ans

Le PDG d’Airbus annonce dans un entretien au journal "Le Parisien-Aujourd'hui en France" qu’il compte mettre en service un avion zéro émission d’ici 2035. Il a plusieurs technologies en cours d’évaluation.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Usine de construction chez Airbus. Photo d'illustration. (PASCAL PAVANI / AFP)

L'avion est dans l'œil du cyclone climatique depuis des mois. La "honte de prendre l'avion" en raison de son impact sur le réchauffement gagne du terrain chez les militants écologistes. La pandémie de Covid-19 a mis le secteur à plat et les autorités lui demandent des garanties écologiques en échange d'aides publiques pour faire face à la crise. Le PDG d'Airbus, Guillaume Faury explique donc à nos confrères du Parisien qu'il compte être le premier à mettre en service un avion zéro émission. Une solution face au problème climatique que pose le secteur puisque pour un même trajet par passager, il émet cinq fois plus de CO2 que la voiture et dix fois plus que le train selon l'Agence européenne de l’environnement, même s'il faut bien regarder le taux de remplissage des avions et la motorisation de la voiture pour pouvoir donner cet ordre de grandeur.

Il est donc question pour cet avion de remplacer le kérozène par de l'hydrogène, qui sera utilisé via plusieurs sources pour fournir l'énergie nécessaire à la propulsion de l'avion. L'hydrogène, qui est un gaz, sera stocké sous forme liquide dans un réservoir très sécurisé à moins 253°C pour aussi prendre moins de place. Il sera utiliser dans un moteur à combustion classique mais sans émission polluante à la sortie. En plus, l’hydrogène servira aussi à recharger une pile à combustible qui fournira de l'électricité à l’avion, ce qui peut s’avérer très utile par exemple pour rouler sur les pistes d'aéroport sans émettre autre chose que de la vapeur d’eau.

Ce type d'appareil ne correspondra pour l'instant qu'à des vols de 3 700 km et pour 200 passagers maximum. De quoi faire par exemple un Paris-Moscou, mais pas de quoi faire les trajets des gros porteurs qui vous emmène à plus de 10 000 km avec plus de 300 passagers à bord.

Airbus travaille aussi sur un concept d'aile volante : c’est-à-dire que les ailes et le fuselage de l'avion sont intégrés l'un à l’autre. Une véritable révolution pour l’aviation civile : Boeing et la Nasa ont déjà réalisé un prototype très futuriste mais les ingénieurs travaillent encore sur les problèmes de stabilité, de pressurisation et de faible vitesse que pose ces ailes volantes.

La production d'hydrogène à développer

Guillaume Faury estime que d'ici cinq ans, Airbus aura choisi la meilleure technologie. Il faudra ensuite trouver les fournisseurs et aussi qu'un avion de ce type soit autorisé à voler, pour des questions de sécurité. L'hydrogène est très inflammable même si Airbus l'utilise déjà pour ses fusées, ou qu'il est utilisé pour des trains et des taxis. Il va falloir ensuite gagner la confiance des usagers.

Enfin, il faut aussi que se développe la production de l’hydrogène comme carburant pour pouvoir faire le plein de ce type d’avion là où il se posera. Pour l’instant l’hydrogène est à 95 % produit avec des énergies fossiles. Le défi est donc de le produire avec du nucleaire ou des renouvellables pour ne pas aggraver le problème climatique. 

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