Le billet sciences. Faut-il aller jusqu'à éradiquer tous les moustiques ?
Ils transforment nos nuits en cauchemar et propagent de nombreuses maladies : paludisme, fièvre jaune, chikungunya.... L'été, les moustiques sont partout et vous rêvez sans doute secrètement de leur disparition. Près de 400 000 personnes meurent du paludisme chaque année après une piqûre de moustique, et le coût est énorme pour les finances de nombreux pays.
L'éradication des moustiques serait une solution radicale mais elle divise la communauté scientifique avec d'un côté les opposants. Pour eux, la disparition de ces insectes aurait des conséquences néfastes sur les écosystèmes, de nombreux animaux perdraient effectivement l'un de leur plat préféré : grenouilles, poissons ou lézards, certaines espèces se nourrissent de larves de moustiques. Dans la toundra articque, le nombre d'oiseaux migrateurs pourrait chuter de moitié, selon un chercheur américain. Des moustiques, qui, on le sait moins, jouent également le rôle de pollinisateurs. Comme les abeilles, ils se nourrissent eux aussi du nectar des fleurs.
Mais face à ces arguments, d'autres scientifiques plaident pour leur disparition pure et simple. Cela n'aurait selon eux qu'un impact limité sur l'environnement. Parmi ces experts, la biologiste anglaise Olivia Judson. En 2003, elle s'était prononcée pour l'éradication totale de 30 espèces pour sauver un million de vies par an. On le voit, il est difficile de mesurer les conséquences de la guerre contre les moustiques.Tout le monde est d'accord en revanche pour dire que notre vie n'en serait que meilleure.
Plutôt que d'éradiquer les moustiques, on peut les maîtriser
Avec le développement de la recherche, on voit émerger de nombreuses alternatives aux pulvérisations massives d'insecticides. Il n'est plus question par exemple d'utiliser le DDT, produit toxique largementt utilisée dans les années 40 par les États-Unis pour se débarrasser du paludisme ou du typhus. Aujourd'hui, on mise plutôt sur les moustiques eux-mêmes. Prenez par exemple ces études sur la bactérie Wolbachia. En relâchant des moustiques porteurs de cette bactérie, on endigue les épidémie de dengue ou du virus Zika. Cette méthode a fait ses preuves en Nouvelle-Calédonie, en Australie ou dernièrement en Indonésie.
Si l'on va plus loin, il existe aussi des moustiques OGM. 750 millions d'insectes génétiquement modifiés sont ainsi relâchés en ce moment en Floride. L'objectif est de réduire le nombre de femelles, responsables des piqûres et des maladies.
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