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Le billet vert. Ce que nous apprend le débat public sur l’enfouissement des déchets nucléaires

Un grand débat s’est conclu mercredi sur les déchets nucléaires. Six mois de réunions publiques et d’ateliers. Toutes les parties prenantes ont pu discuter des options de gestion de ces déchets sur une industrie que l’on dit pourtant opaque.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des déchets faiblement radioactifs entreposés dans un centre de stockage à Soulaines-Dhuys (Aube). (OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP)

Fin du débat du PNGMDR mercredi 25 septembre. Non ce n’est pas du langage de SMS mais l’acronyme de : Plan national de gestion des matières et déchets nucléaires. La commission nationale du débat public a tenu 22 réunions aux quatre coins de la France, même à Bar-le-Duc dans la Meuse où il est prévu d’enfouir à 500 mètres sous terre nos déchets les plus radioactifs. Dans la pièce il y avait EDF, l’Andra,  l’Agence de gestion des déchets mais aussi Greenpeace et des opposants au projet de Bure. Il n'y a pas eu du sang sur les murs et toutes les questions ont été abordées : est-ce que c’est une bonne idée de les mettre à 500 mètres sous terre ou faut-il les stocker en surface ? Est-ce que l’on continue à retraiter les combustibles usés ? Est-ce qu’on sort du nucléaire ou pas ? Des sujets où on peut vite tourner en rond mais la présidente de cette commission, une magistrate, Isabelle Harel-Dutirou, s’en est bien sortie pour donner la parole à tout le monde et se faire respecter. En plus, ces débats publics sur le nucléaire sont un peu une exception française renforcée par la loi sur la transparence du nucléaire.

Ce qu'il reste du débat

Il reste du débat une restitution publique et dans deux mois les membres de la commission feront leurs recommandations. Un rapport qui ira caler une armoire peut être. Le problème est que, dans ce genre de débat, on cherche les citoyens qui sont là juste pour s'informer par eux mêmes, pas pour défendre ou s'opposer à un projet, mais voilà ils ne viennent pas ou ne viennent plus.

Pourquoi ? Parce qu'ils ont la flemme ou parce qu'ils se disent que l'on ne tiendra pas compte ensuite de leur avis, les deux peut être. L'an dernier un autre grand débat sur l'avenir énergétique français s'était terminé : on y a parlé nucléaire, renouvelable, mais aussi coût de l’énergie et taxe carbone. Lorsqu’il l’a conclu, le président de la commission a dit : "Ça sent la jacquerie fiscale." C’était trois mois avant les "gilets jaunes", comme quoi ça sert parfois d’écouter les débats.

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