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Le billet vert. L’écolo-exemplarité de l'Etat

Emmannuel Macron doit annoncer mercredi lors du Conseil de défense écologique une accélération de la transition écologique des services publics.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un Conseil de défense écologique à l'Elysée, le 23 mai 2019. (LUDOVIC MARIN / POOL / AFP POOL)

Montrer l’exemple sur l’environnement : c’est ce que compte faire l’Elysée mercredi 12 février avec un nouveau Conseil de défense écologique. Parmi les annonces prévues la création de parcs naturels régionaux mais aussi des engagements très concrets pour l’équipe gouvernementale.

Emmanuel Macron fait sa transition écologique. Il ne passe pas tout de suite au vélo comme le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, qui prend sa bicyclette même lorsqu'il va annoncer la formation de son gouvernement au roi, mais le chef de l’État français, lui, roulera bientôt en véhicule blindé hybride – de marque française, bien sûr. S'il veut garder le modèle 5008, Peugeot vient de le sortir dans cette motorisation moitié essence-moitié électrique.

L’Élysee compte aussi travailler sur l’éco conduite : les convois de voitures qui attendent moteurs en route pendant des heures de réunions, c'est contre-productif pour l'exemplarité de l'État, surtout si c'est un sommet de chefs d'État sur le climat.

Un plan avec six objectifs pour l'Elysée

L'Elysée a décidé de faire la chasse au plastique superflu. Depuis janvier, les collaborateurs ont tous reçu une gourde et une trentaine de fontaine à eau ont été installées. Histoire de supprimer les 220 000 bouteilles plastiques utilisées par an et les 4 kg de gobelets par agent. Le palais vient de se doter d’un plan avec six objectifs comme 100% de papier recyclé, 70% du parc de voitures en électrique et une trentaine de places de vélo, mais aussi 50% de produits bio circuit court ou de qualité pour la cuisine, du compost pour les jardins, la fin des pesticides chimiques de synthèse. Une façon aussi de faire des économies en consommant moins. La base : pour aborder les enjeux d’écologie, il faut les pratiquer à son niveau.

L'État face à sa responsabilité sociale et environnementale

Il était tant que l'on se penche aussi sur ces pratiques au plus haut sommet de l'État puisqu'elles concernent déjà depuis plus de 15 ans les grandes entreprises. Les différentes règlementations sur leur responsabilité sociale et environnementale leur imposent de se pencher sur leurs consommations de papier, d’eau, d’énergie, tout comme les questions de diversité. Petit à petit, elles ont amené leurs millions de salariés vers de nouveau mode de consommation.

L'État peut lui aussi changer les habitudes de 2,5 millions d'agents. D'ailleurs, partout en France, certaines administrations ou services publics ont déjà commencé à mettre des produits locaux à la cantine, à protéger leurs espaces verts, ou à laisser plus de places pour les vélos sur le parking. Mais il y a encore beaucoup de progrès à faire pour généraliser ces pratiques.

Pour sa défense, il y a une difficulté supplémentaire pour l'État parce qu'il doit passer par des règles de la commande publique pour éviter la corruption. Ces règles ne permettent pas toujours un changement rapide des habitudes. Par exemple, un ministère ne peut pas changer tout de suite de fournisseur pour ses sachets de thé alors qu’ils sont en nylon et que le gouvernement vient justement de les interdire. Bienvenu dans la complexité de l’écologie au quotidien !

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